
Les Vénézuéliens étaient invités dimanche à se prononcer sur la création d’un nouvel État vénézuélien sur le territoire de l’Essequibo, riche en pétrole et sous contrôle du Guyana. Ils ont voté "oui" à 95 % lors de ce référendum consultatif, qui n’aura pas de conséquences concrètes à court terme.
"L’Essequibo est à nous", proclame le slogan officiel placardé partout dans les rues de Caracas. Les Vénézuéliens se sont dits favorables à l’intégration à leur pays de l’Essequibo, territoire riche en pétrole sous administration du Guyana, a annoncé dimanche 3 décembre le Conseil national électoral (CNE) à l’issue d’un référendum consultatif.
"Victoire évidente et écrasante du ’oui’ lors du référendum consultatif sur l’Essequibo", a déclaré le président du CNE, Elvis Amoroso. Les cinq questions soumises au vote ont toutes reçu plus de 95 % de ’oui’ lors de ce scrutin qui a recueilli près de 10,5 millions "de votes", selon le CNE.
Quelque 21 des 30 millions de Vénézuéliens étaient appelés aux urnes lors de ce scrutin qui suscite des inquiétudes à Georgetown, la capitale du Guyana, et sur la scène internationale. (...)
Un référendum qui inquiète la Guyana
Le référendum – qui n’est pas un scrutin d’autodétermination, l’Essequibo étant sous administration du Guyana – n’aura pas de conséquences concrètes à court terme. Caracas cherche, avec le plébiscite attendu, à renforcer ses prétentions.
L’opposition, qui dans son ensemble revendique l’Essequibo, s’est montrée réservée, tiraillée entre ses convictions et sa volonté de ne pas soutenir le pouvoir avant la présidentielle de 2024. Pour la principale opposante Maria Corina Machado, le référendum était une "distraction" dans le contexte de crise et une "erreur qui ne défend pas notre territoire". (...)
Le Venezuela revendique depuis des décennies ce territoire (parfois appelé Guayana Esequiba) de 160 000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125 000 personnes, soit un cinquième de sa population. Caracas soutient que le fleuve Essequibo devrait être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol.
Le Guyana, qui dispose de réserves de pétrole per capita parmi les plus grandes du monde, estime que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et que celle-ci a été entérinée en 1899 par une Cour d’arbitrage. Le pays a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l’ONU, pour la faire valider.