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Méditerranée : premiers sauvetages de MSF avec son nouveau navire humanitaire Oyvon
#Mediterranee #Lampedusa #Libye #migrants #immigration #naufrages #MSF #OYVON #LouiseMichel
Article mis en ligne le 19 novembre 2025
dernière modification le 18 novembre 2025

Ce week-end, Médecins sans frontières a effectué ses deux premières opérations en mer avec son nouveau navire humanitaire, l’Oyvon. L’ONG avait mis fin à ses activités de sauvetage de migrants fin 2024, estimant que les restrictions imposées par les autorités italiennes les empêchaient d’exploiter convenablement les capacités du Geo Barents. L’ONG a décidé de revenir en Méditerranée centrale avec un navire plus petit et plus rapide.

Médecins sans frontières (MSF) est de retour en Méditerranée centrale. Samedi 15 novembre, l’ONG a effectué sa première opération de sauvetage avec son nouveau navire humanitaire, l’Oyvon.

Ce jour-là, 41 migrants, "qui avaient passé trois jours éprouvants en mer sur un canot pneumatique surchargé et en mauvais état" ont été secourus, indique MSF sur le réseau social X. Parmi ces exilés, majoritairement originaires du Soudan, se trouvaient trois femmes et 14 enfants. (...)

Le sauvetage a été mené conjointement avec le navire humanitaire Louise Michel, qui "a aidé au transfert en toute sécurité [des migrants] vers l’Oyvon", précise MSF.

Les exilés ont été débarqués quelques heures plus tard au port de Lampedusa. (...)

Dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 novembre, le bateau de l’ONG médicale a pris en charge 27 autres personnes, dont 12 enfants et sept femmes "en détresse à bord d’un canot pneumatique". Un rescapé a confié à l’équipage qu’ils seraient morts si l’Oyvon ne les avait pas secourus. Ces migrants ont aussi rapidement été transférés sur la petite île italienne.
"Une réponse stratégique aux lois et pratiques restrictives et obstructives" de Rome

En décembre 2024, MSF avait annoncé mettre fin à ses opérations de sauvetage en Méditerranée centrale, après trois ans de présence en mer avec le Geo Barents. Selon les humanitaires, les restrictions imposées par les autorités italiennes les empêchaient d’exploiter convenablement les capacités de leur bateau. (...)

Fin 2022, le décret Piantedosi, du nom de ministre de l’Intérieur italien, a introduit une série de nouvelles mesures qui régissent les activités des navires de sauvetage en Méditerranée. Et en premier lieu, celle qui oblige les ONG à se rendre "sans délai" au port de débarquement assigné par les autorités italiennes juste après un premier sauvetage. Impossible donc pour les bateaux de procéder à une autre opération de secours - sauf accord exceptionnel de Rome.

Les ports assignés par Rome sont aussi désormais très éloignés de la SAR zone (zone de recherche et de sauvetage), obligeant les navires à parcourir de longues distances en mer et à déserter la Méditerranée centrale pendant de nombreux jours. (...)

"Ces règles restrictives rendaient l’exploitation du Geo Barents irréalisables : malgré sa capacité à naviguer avec 700 personnes à bord, il était régulièrement dirigé vers des ports éloignés tout en ne transportant qu’environ 50 survivants", estime MSF. En deux ans, "le Geo Barents a passé la moitié de l’année à faire des allers-retours vers des ports éloignés, au lieu de porter assistance aux personnes en détresse".

Mais cette année, MSF a décidé de relancer ses activités en mer en affrétant un nouveau bateau, l’Oyvon (qui signifie "espoir pour l’île" en norvégien – le bateau étant un ancien navire ambulance en Norvège). Ce navire, plus petit et plus rapide que le Geo Barents, est "une réponse stratégique aux lois et pratiques restrictives et obstructives imposées par le gouvernement italien", indique l’ONG dans un communiqué publié la semaine dernière.

"Nous sommes revenus [en Méditerranée] pour accomplir le devoir de sauver ceux qui se trouvent en détresse en mer, forcés de prendre des bateaux insalubres, après avoir enduré des conditions déplorables et inhumaines, la détention, les abus et l’extorsion, en Libye", insiste MSF.