
Vienne a annoncé jeudi l’expulsion dans son pays d’origine d’un criminel syrien, une première dans l’Union européenne. Le pays alpin, qui n’avait pas procédé à une telle mesure depuis environ 15 ans, se félicite de "montrer la voie en Europe".
Le gouvernement autrichien a annoncé jeudi 3 juillet l’expulsion dans son pays d’origine d’un criminel syrien, une première dans l’Union européenne ces dernières années, selon le ministère de l’Intérieur. Cette décision "s’inscrit dans le cadre d’une politique d’asile stricte et donc juste", a déclaré le ministre Gerhard Karner dans un communiqué transmis à l’AFP.
"Elle envoie un signal fort, à savoir que l’Autriche expulse systématiquement les criminels condamnés, désormais également vers la Syrie. Nous poursuivrons sur ce chemin avec détermination et rigueur", a-t-il ajouté. (...)
Depuis 2015, environ 87 000 Syriens ont reçu une réponse positive à leur demande d’asile dans le pays de neuf millions d’habitants. Mais après la chute du président Bachar al-Assad en décembre 2024, le débat sur leur accueil a ressurgi en Autriche, comme partout en Europe. Plusieurs Etats ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile dans un contexte de forte progression électorale des partis d’extrême droite.
L’attaque au couteau de février dernier, à Villach, dans le sud de l’Autriche, par un demandeur d’asile syrien, n’a rien arrangé. Le parti d’extrême-droite FPÖ a aussitôt instrumentalisé l’attaque en appelant à des politiques migratoires plus strictes, à une augmentation des expulsions et à un contrôle renforcé des frontières.
Suspension du regroupement familial
L’Autriche est allée plus loin. Elle a entamé des procédures pour révoquer le statut de quelque 2 900 réfugiés et a stoppé les démarches de regroupement familial, une mesure que le nouveau gouvernement dirigé par un chancelier conservateur veut étendre à l’ensemble des nationalités. Les autorités sont sous pression du FPÖ, certes dans l’opposition, mais de très loin premier parti du pays dans les urnes et les sondages. (...)
Vienne a même offert la somme de mille euros aux Syriens acceptant de repartir dans leur pays. Pour l’heure, 350 sont volontairement rentrés depuis fin 2024, contre 200 au total en 2023 et 2024, selon les chiffres officiels. (...)
Le gouvernement autrichien a annoncé jeudi 3 juillet l’expulsion dans son pays d’origine d’un criminel syrien, une première dans l’Union européenne ces dernières années, selon le ministère de l’Intérieur. Cette décision "s’inscrit dans le cadre d’une politique d’asile stricte et donc juste", a déclaré le ministre Gerhard Karner dans un communiqué transmis à l’AFP. (...)