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Neuf agriculteurs de Charente-Maritime lourdement condamnés pour avoir utilisé des bassines d’irrigation illégales
#megabassines #eau #irrigation
Article mis en ligne le 18 juillet 2025
dernière modification le 17 juillet 2025

Le tribunal correctionnel de La Rochelle a condamné ce mardi neuf irrigants de Charente-Maritime, et leurs sociétés, à plus d’un million d’euros d’amendes, pour avoir utilisé, sans autorisation, entre octobre 2020 et mars 2023, quatre bassines pourtant déclarées illégales. Ces réserves dites "de substitution" consistent à stocker de l’eau pompée dans les nappes phréatiques en hiver afin d’irriguer en été. Le juge a aussi reconnu le "préjudice écologique", à hauteur de 400.000 euros, à régler solidairement par tous les prévenus à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Les mis en cause ont fait appel de ces condamnations supérieures aux réquisitions de la procureure de la République lors du procès, le 22 mai dernier.
Le tribunal correctionnel de La Rochelle a condamné ce mardi neuf irrigants de Charente-Maritime, et leurs sociétés, à plus d’un million d’euros d’amendes, pour avoir utilisé, sans autorisation, entre octobre 2020 et mars 2023, quatre bassines pourtant déclarées illégales. Ces réserves dites "de substitution" consistent à stocker de l’eau pompée dans les nappes phréatiques en hiver afin d’irriguer en été. Le juge a aussi reconnu le "préjudice écologique", à hauteur de 400.000 euros, à régler solidairement par tous les prévenus à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Les mis en cause ont fait appel de ces condamnations supérieures aux réquisitions de la procureure de la République lors du procès, le 22 mai dernier.

"Un juge reconnaît enfin le préjudice écologique en priorité"

Dans le détail, le tribunal correctionnel de La Rochelle a condamné chacun des neuf agriculteurs à 20.000 euros d’amende, et chacune de leur société à 100.000 euros d’amende, soit 1,08 million d’euros en tout. À quoi s’ajoute 30.000 euros pour le préjudice moral de Nature Environnement 17. L’association parle d’"un jugement qui fera date". Elle avait fini par porter plainte, excédée de voir ces agriculteurs continuer à utiliser leurs bassines d’irrigation, malgré plusieurs décisions de justice rendues en quinze ans déclarant ces réserves de substitution illégales. Nature Environnement 17 a compté qu’ils ont prélevé "plus de quatre millions de mètres cubes d’eau" ces dernières années, l’équivalent de la consommation d’eau potable d’une commune comme La Rochelle. Ces quatre réserves, situées sur le bassin du Mignon, étaient l’un des tout premiers dossiers de bassines de la région. Elles ont été lancées par l’Association syndicale autorisée d’irrigation (ASAI) des Roches. Elles concernent les communes de La Laigne et La-Grève-Sur-Le-Mignon. (...)

"Le tribunal a prononcé une sanction très lourde, mais nous sommes dans un État de droit et il n’y a pas de punition collective. On ne condamne pas les gens pour l’exemple", a critiqué l’avocat des agriculteurs condamnés, Me Laurent Verdier. Ces derniers ont fait appel du jugement. La défense avait plaidé que les agriculteurs étaient autorisés à utiliser les réserves comme "bâche de reprise technique" au printemps et en été : autrement dit, ils ne pouvaient pas y stocker de l’eau mais la faire transiter, dans un temps très court, à des fins d’irrigation.

Plusieurs dizaines de retenues similaires fonctionnent ou sont en projet en Poitou-Charentes, où elles alimentent un vif débat sur le terrain et devant la justice.

Lire aussi :

 (Reporterre)
Mégabassines illégales : 9 agriculteurs condamnés à 1,5 million d’euros d’amendes

C’est une première en France : le 8 juillet, le tribunal de La Rochelle a déclaré neuf agriculteurs coupables de délits environnementaux liés à l’utilisation de mégabassines entre 2020 et 2023.

Un jugement exceptionnel assorti de peines importantes (...)

15 ans de décisions de justice non suivies

L’affaire remonte à la fin des années 2000, le tout début de l’histoire des réserves de substitution dans ce bord sud du Marais poitevin.

Construites en 2010 dans les communes de La Laigne, Cram-Chaban et La Grève-sur-Le-Mignon (Charente-Maritime), les cinq mégabassines d’une capacité de stockage totale de 1,5 million de m3 d’eau avaient vu en 2010 leurs autorisations environnementales annulées par le tribunal administratif de Poitiers. Porté par NE17, le recours pointait notamment des prélèvements d’eau sans surveillance dans les nappes phréatiques, des calculs douteux sur les volumes d’eau et le surdimensionnement des bassines.

Les exploitants « ont asséché le milieu pendant quinze ans »

Les exploitants, réunis dans l’Association syndicale autorisée d’irrigation (Asai) dite des Roches, avaient continué de remplir les ouvrages illégaux et d’y puiser pour arroser les larges étendues de céréales blondissant les alentours. En 2018, nouveau recours, nouvelle annulation, toujours sans effet de l’État. Un caractère « répétitif » qui a pesé dans le jugement.

« Délinquants environnementaux » (...)

7 des 9 exploitations condamnées sont céréalières. Des exploitations de grandes cultures irriguées par les mégabassines et destinées à l’exportation ou à l’alimentation animale.

 (Sud-Ouest)
Mégabassines en Charente-Maritime : une équipe de journalistes agressée par des agriculteurs

Une équipe de journalistes de France 2 a été agressée ce mardi 8 juillet 2025 par des agriculteurs irrigants en Charente-Maritime. Selon le communiqué du Syndicat national des journalistes de France TV, l’équipe était en pleine interview sur la voie publique avec un opposant du collectif Bassines non merci. (...)

Ils avaient pourtant été sollicités la veille par les journalistes et avaient refusé de s’exprimer. (...) .

Cette agression intervient dans un contexte tendu autour des réserves de substitution. Quatre d’entre elles ont été dégradées ces derniers jours, tandis que neuf agriculteurs ont été condamnés pour l’utilisation illégale de plusieurs mégabassines ce mardi 8 juillet.