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France Culture
Ni mineurs, ni majeurs, des enfants à la rue
#MNA #migrants #immigration #hebergement #squat
Article mis en ligne le 18 septembre 2024
dernière modification le 15 septembre 2024

Sans aucuns droits, c’est le sort réservé aux jeunes dont on n’a pas reconnu la minorité et dans l’attente d’un recours auprès du juge des enfants. Ils sont des centaines à la rue à Paris et commencent à s’organiser politiquement.

Les statistiques sur les taux de reconnaissance de minorité à l’issue de l’entretien d’évaluation ne sont pas rendues publiques. A Paris, les chercheurs et les associatifs estiment que la majorité des jeunes évalués ne sont pas reconnus mineurs. Ils sont remis à la rue et attendent des semaines, des mois plus souvent, leur recours auprès du juge des enfants qui les reconnaîtra mineurs pour la majorité d’entre eux. Marie-Laurence Mousel, médecin généraliste à Médecins du monde précise que “ce sont des jeunes qui sont refusés à la minorité, qui vont faire un recours auprès du juge pour enfants. Et ce recours peut durer trois mois, six mois, neuf mois. Et pendant cette période-là, ils n’ont aucun droit à ce qu’une reconnaissance de minorité leur accorderait, c’est à dire la prise en charge sociale à l’enfance. Mais ils n’ont pas le droit non plus aux structures pour majeurs puisqu’ils ont des papiers qui disent qu’ils sont mineurs. Il y a une espèce de vide juridique et ils sont dans une solitude totale”

Après un voyage long et difficile, traumatisant pour une bonne partie d’entre eux, ils découvrent la violence de la vie à la rue. (...)

Yann Manzi, fondateur de l’association Utopia 56 précise “En France, on constate une réelle volonté de ne pas les accueillir en fait. Et surtout de passer un message “Ne venez pas, regardez comment on vous accueille” et l’accueil par le trottoir. C’est une volonté politique."

Depuis l’été 2023, certains de ces jeunes ont décidé de s’organiser politiquement. Le Collectif des jeunes de Belleville a multiplié les actions et notamment les occupations du 104 et de la Maison des métallos pour obtenir des mises à l’abri et intimer la France à respecter la présomption de minorité conformément à ses engagements internationaux. Comme le dit Milor, une membre du collectif "on ne baisse pas les bras, on va continuer à manifester, à crier, crier, jusqu’à ce que tout le monde nous entende et que tout le monde se sente impliqué.”