
Des centaines de journalistes et médias soutiennent l’appel de RSF et Blast pour la libération de Yanis Mhamdi, détenu arbitrairement en Israël
Arrêté le 8 juin par les forces israéliennes dans les eaux internationales au large de Gaza, Yanis Mhamdi est toujours en prison. Le journaliste de Blast était à bord du navire Madleen pour couvrir, avec son confrère d’Al Jazeera Omar Faiad expulsé le 11 juin d’Israël, le voyage des militants de la Freedom Flotilla pour briser le blocus humanitaire imposé par Israël dans la bande de Gaza. Reporters sans frontières (RSF), aux côtés de Blast, dénonce cette arrestation arbitraire, injustifiée et illégale par Israël. Nous dénonçons aussi la faillite, à date, des autorités françaises à libérer le journaliste français et les appelons à tout mettre en oeuvre pour son retour en France dès que possible. Nous exigeons la libération immédiate de Yanis Mhamdi.
Nous, journalistes, signataires de cette tribune, exprimons notre profonde inquiétude et notre entière solidarité envers notre confrère Yanis Mhamdi, journaliste pour le média Blast, actuellement détenu de manière arbitraire par les autorités israéliennes.
La semaine dernière, Yanis Mhamdi a embarqué à bord du navire humanitaire Madleen, dans le cadre de la mission civile Freedom Flotilla, afin de documenter l’acheminement d’aide humanitaire à destination des civils gazaouis. Avec son confrère Omar Faiad, journaliste pour le média Al Jazeera, il accompagnait de nombreuses personnalités, parmi lesquelles l’activiste Greta Thunberg et l’eurodéputée française Rima Hassan. Il s’y trouvait en qualité de journaliste, dans l’exercice strict de ses fonctions, missionné par son média.
Dans la nuit du 8 au 9 juin 2025, le navire Madleen a été intercepté illégalement dans les eaux internationales par l’armée israélienne, en violation manifeste du droit international. L’ensemble des passagers a été placé en détention. Tandis que certains ont pu regagner leur pays d’origine, Yanis Mhamdi demeure détenu, pour avoir refusé de signer un document aux conditions obscures.
Depuis cette arrestation, ses proches et ses conseils n’ont pu obtenir que des informations fragmentaires sur son état et ses conditions de détention. Il a été privé de nourriture durant plus de seize heures, menacé par des armes, et retenu dans un lieu inconnu, dans des conditions que rien ne justifie.
Cette situation soulève des questions graves : il est aujourd’hui impensable qu’un journaliste français, mandaté par son média, soit privé de liberté pour avoir simplement exercé son métier. En assimilant un journaliste à un militant, en entravant délibérément le travail d’un professionnel de l’information, c’est l’ensemble de notre profession qui se trouve menacée.
Cette détention arbitraire s’inscrit dans la continuité du traitement des journalistes à Gaza, systématiquement empêchés de faire leur travail, voire pris pour cibles, puisque selon la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF), près de 200 d’entre eux ont été tués par les forces israéliennes.
L’arrestation et la séquestration de notre confrère fait planer une menace directe et inquiétante sur la liberté d’informer, sur la capacité des journalistes à couvrir les conflits armés et les situations humanitaires à travers le monde.
En maintenant Yanis Mhamdi en détention, c’est le droit de chacun à être informé qui vacille à nouveau. Or, préserver la liberté d’expression, la liberté de la presse et le droit à l’information ne saurait être une option : c’est une obligation démocratique.
Nous demandons à l’État français de prendre ses responsabilités et d’exiger publiquement la libération immédiate de notre confrère. Le silence, l’ambiguïté ou la passivité ne sont plus acceptables.
La liberté de la presse n’est pas négociable. Elle est le garant du débat public, et par là même, le socle de toute démocratie.
Pétition : Nous appelons à l’arrêt du massacre des journalistes palestiniens à Gaza !