
Les microplastiques sont partout, jusque dans l’air que nous respirons. Et dans des proportions peut-être bien supérieures à ce que l’on croyait. Dans une étude publiée le 30 juillet dans la revue étasunienne Plos One, une équipe de chercheurs de l’université de Toulouse estime qu’un adulte peut respirer jusqu’à 71 200 particules de plastique par jour, dont 90 % (68 000) mesurent entre 1 et 10 micromètres.
Plus fines qu’un grain de poussière, ces particules peuvent pénétrer profondément dans les poumons et provoquer des inflammations et irritations. L’étude conclut que l’exposition aux microparticules de plastique dans l’air pourrait être jusqu’à 100 fois plus importante que celle estimée dans les précédentes études sur le sujet.
(...) Dans un entretien pour Plos One, l’une des autrices de cette étude, Nadiia Yakovenko, explique avoir été « surprise » et « inquiète » de retrouver autant de microplastiques dans des environnements considérés comme « sûrs et familiers ». Ces substances proviennent, dans nos maisons, de la dégradation d’objets en plastique, des tapis, des rideaux, ou de la peinture. Dans les voitures, ils viennent des tableaux de bord, des fauteuils et des tapis. La ventilation limitée dans ces espaces confinés les concentre.
La doctorante dit espérer que leurs résultats — qui doivent être confirmés par d’autres études sur le sujet — « sensibiliseront » à la pollution de l’air par les microplastiques. « Les microplastiques contiennent des additifs toxiques, tels que le bisphénol A et les phtalates, qui peuvent atteindre notre circulation sanguine. Bien que les recherches soient encore en cours, on craint qu’une exposition à long terme aux microplastiques et à leurs additifs puisse contribuer à des problèmes respiratoires, perturber le fonctionnement endocrinien et augmenter le risque de troubles du neurodéveloppement, de malformations congénitales, d’infertilité, de maladies cardiovasculaires et de cancers », souligne-t-elle.