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Plus de 30 000 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon Alarme Phone Sahara
#Algerie #Niger #migrants #expulsions #immigration
Article mis en ligne le 17 janvier 2025

L’ONG Alarme Phone Sahara a alerté, dans un communiqué publié lundi, sur le nombre de migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger au cours de l’année 2024. Plus de 30 000 personnes ont été refoulées par les autorités algériennes et envoyées dans le désert. Un nombre record par rapport aux années précédentes.

Jamais autant de migrants n’ont été expulsés d’Algérie vers le Niger qu’en 2024. C’est le constat dressé par l’ONG Alarme phone (APS) qui a publié, lundi 13 janvier, un communiqué à ce sujet. "Au moins 31 404 personnes (...) ont été expulsées d’Algérie à la frontière du Niger pendant l’année 2024", avance l’ONG qui dénonce les "traitements violents" voire "mortels" à l’encontre de ces exilés. (...)

Ces expulsions ont lieu après des arrestations massives de migrants dans le pays. Or, ces interpellations de masse sont de plus en plus fréquentes. "Les forces de sécurité algériennes effectuent régulièrement des raids et des arrestations massives sur les lieux de vie et de travail des migrants", rapporte APS dans son communiqué. (...)

"On observe depuis 2023 une augmentation des expulsions en chaîne, au cours desquelles des personnes sont expulsées [depuis la] Tunisie, souvent après des pushbacks en mer, vers la frontière algérienne, puis par les forces de sécurité algériennes vers la frontière nigérienne", ajoute l’organisation.
"Au bout de cinq ou six heures […], on nous a déposés dans le désert"

Depuis 2014, InfoMigrants a recueilli de nombreux témoignages d’exilés qui ont été expulsés d’Algérie après avoir été arrêtées dans leur quotidien ou bien à la suite d’une tentative de traversée de la Méditerranée avortée. Les exilés sont alors déposés dans le désert au sud de l’Algérie et sommés de traverser la frontière à pieds jusqu’à rejoindre la ville nigérienne d’Assamaka, où se trouve un centre de transit de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). (...)

En avril, les autorités nigériennes ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour "protester" contre "le caractère violent" de ces opérations de rapatriement et de refoulement. À son tour, Alger a convoqué l’ambassadeur du Niger tout en jugeant "sans fondements" les allégations des autorités nigériennes. (...)

Expulsions de Libye

Mais les expulsions depuis l’Algérie ne sont pas les seules à inquiéter APS. Ces derniers mois, les expulsions de Libye vers l’est du Niger - et notamment vers la ville de Dirkou - se multiplient.

Le 1er janvier, 770 migrants nigériens refoulés de Libye ont "regagné le territoire national", selon l’armée nigérienne. Mais cette opération d’expulsion initiée par Tripoli a été "encadrée par une escorte (militaire) jusqu’à la localité de Dirkou", côté nigérien, précise l’armée qui indique que leur accueil a été "coordonné" par les forces de sécurité et l’OIM.

L’augmentation de ces expulsions et l’afflux de migrants à Dirkou créé un goulot d’étranglement dans le minuscule centre d’accueil de l’OIM qui ne compte qu’une trentaine de place. En conséquence, une centaine de personne s’est retrouvée à devoir dormir à l’extérieur du centre à partir de la mi-novembre. "Certains sont même là depuis trois mois", alertait déjà Azizou Chehou, coordinateur de la plateforme d’APS au Niger.

La situation s’est depuis aggravée. (...)