
Des soldats polonais ont ouvert le feu mardi près de la Biélorussie sur un groupe de migrants qui venaient de traverser la frontière de manière irrégulière. Un ressortissant soudanais a été touché à la cuisse et a été transporté à l’hôpital. Ses jours ne sont pas en danger.
La situation se tend à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Mardi 22 juillet vers 20h30, des soldats polonais ont fait usage de leurs armes contre un groupe de migrants qui venaient d’entrer en Pologne de manière irrégulière depuis la frontière biélorusse. La scène s’est produite près de Narewka, dans le nord-est de la Pologne.
"Ces actions ont été motivées par le non-respect des ordres et visaient à assurer la sécurité des soldats et à contrer les comportements agressifs des migrants", indique dans un communiqué le major Blazej Lukaszewski, du groupe d’intervention de la région de Podlachie. "Les migrants avaient franchi illégalement la frontière de l’État et dans un lieu non prévu à cet effet, ce qui constitue un délit", continue-t-il. (...)
Une zone sous pression depuis quatre ans
La zone frontalière avec la Biélorussie est depuis quatre ans le théâtre de vives tensions. À partir de l’été 2021, Varsovie a enregistré dans la région une nette hausse des passages de migrants souhaitant rejoindre l’Europe de l’Ouest et du Nord - une route jusque-là quasiment jamais empruntée dans le passé.
La Pologne accuse le président biélorusse Alexandre Loukachenko, fervent allié de son homologue russe Vladimir Poutine, d’organiser cet afflux pour tenter de déstabiliser l’Union européenne (UE). Ce que les deux dirigeants ont toujours nié. (...)
Début septembre 2021, l’état d’urgence a été décrété dans les régions frontalières avec la Biélorussie - et a été reconduit a plusieurs reprises. En raison de l’état d’urgence, journalistes et militants des droits de l’Homme, notamment, ont été empêchés de voir de leurs propres yeux la crise humanitaire qui s’y est jouée dans la région. Les ONG étaient également dans l’incapacité de fournir eau, nourriture, et vêtements chauds aux exilés.