
(...) Travailler ne protège plus de la faim. C’est une réalité qui témoigne d’une crise sociale et démocratique, analyse Yann Auger, directeur général d’Andès, les épiceries solidaires, Groupe SOS.(...)
Cet été, l’Insee a jeté une lumière sur la réalité sociale de notre pays : près de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont 650 000 supplémentaires rien qu’en 2023. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques, ce sont des vies fragilisées. « Nous n’avons pas de quoi être fiers collectivement » de cette montée en puissance de la détresse sociale, déplorait récemment Anne Rubinstein, déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. En parallèle, le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) révélait que plus d’un Français sur deux restreint désormais son alimentation. Près de 10 millions de nos concitoyens se privent lourdement (...)
L’alimentation devient la variable d’ajustement des budgets, avec des conséquences directes sur la santé et sur le sentiment d’appartenance à une classe défavorisée.
La pauvreté alimentaire n’est plus seulement l’affaire des sans-emploi ou des familles les plus précaires. Elle touche aussi des travailleurs pauvres (...)
la précarité alimentaire se généralise et élargit ses frontières. Elle nourrit un sentiment d’exclusion et de marginalisation, aggravé par la honte qui empêche beaucoup de recourir à l’aide existante. Aujourd’hui, seulement 28 % des personnes en précarité alimentaire osent franchir la porte d’une association. Les autres se débrouillent, se privent, s’isolent. (...)
. Investir dans l’accès digne à l’alimentation, c’est investir dans la santé, dans la cohésion sociale, dans la République elle-même. Des dispositifs comme les épiceries solidaires ont un véritable impact direct et mesurable au quotidien. (...)