
(...) Cinq enseignants de collèges en Seine-Saint-Denis ont été mutés d’office « dans l’intérêt du service ». Une mesure rare, qui suscite une vive contestation dans les établissements, et surtout un front syndical uni qui dénonce une dérive managériale inquiétante dans l’académie de Créteil. Ce mercredi, une délégation intersyndicale a été reçue rue de Grenelle par le ministère de l’Éducation nationale. A proximité, des personnels mobilisés arboraient leurs pancartes de soutien.
(...)un dossier biaisé et à charge contre des professeurs mutés d’office
Au cœur de la contestation, deux établissements : le collège François Mitterrand de Noisy-le-Grand et le collège Jean Lolive à Pantin. Dans les deux cas, les mutations ont été prononcées sans procédure contradictoire ni justification claire, selon les syndicats.
Au collège François Mitterrand, le SNES 93 dénonce « des mutations punitives » à l’encontre de professeurs « irréprochables » qui ont osé s’opposer à des pratiques de management jugées brutales. (...)
Même climat tendu au collège Jean Lolive, où un conflit interpersonnel aurait dégénéré, sans qu’aucune enquête formelle ne soit menée. La mutation d’office de trois enseignants, décidée unilatéralement par le rectorat, est vécue comme un choc par leurs collègues.
Interrogé par la délégation sur la procédure et l’absence de dialogue du rectorat, le ministère a répondu « se tourner » vers le rectorat de Créteil. Pour Sophie Vénétitiay, la secrétaire nationale du SNES-FSU, c’est « à suivre car on ne s’arrêtera pas là ! » (...)
« On ne lâchera pas, et on sait qu’à la fin, on gagnera » lance Tony Tremblay, secrétaire départemental du SNES 93. Zoé Butzbach, co-secrétaire de la CGT Educ’action 93 fait le parallèle avec le cas de Kai Terada dont la mutation d’office dans l’intérêt du service a été annulée par le tribunal Administratif : « Pour nous ça fait système, il y a vraiment des formes de répression syndicale qui s’abattent en particulier sur les personnels qui ont respecté toutes les règles du dialogue pour justement faire évoluer les choses. »
Une crise des ressources humaines
Au-delà des cas individuels, la mobilisation prend une portée plus large : celle d’une lutte pour dénoncer une logique de gestion autoritaire, pour le respect du dialogue social et contre les décisions arbitraires.
Alors que le rectorat de Créteil reste silencieux, le ministère de l’Education nationale a accueilli une délégation intersyndicale. (...)