
Sans réponse du gouvernement français, l’ONU rend publiques ses préoccupations quant au non-respect par la France de ses obligations concernant la protection des enfants contre les violences et l’inceste.
La justice française est accusée par l’ONU de négliger l’intérêt supérieur de l’enfant, notamment en cas de soupçons d’inceste et de violences intrafamiliales, ainsi que de sexisme. Le 27 juillet dernier, l’ONU a interpellé le gouvernement français sur d’éventuelles violations des "obligations légales de la France en vertu du droit international des droits de l’homme” et “de la Convention relative aux droits de l’enfant " dans notre pays. Devant le mutisme du gouvernement français, sommé de donner des explications, l’ONU vient de rendre son courrier à l’État français public. "En l’absence d’une réponse réfléchie à cette communication, visant à établir un dialogue avec le gouvernement (français, NDLR), nous prenons la liberté d’exprimer publiquement nos préoccupations dans ces affaires.", déclarent les rapporteurs onusiens. (...)
préoccupant traitement judiciaire français de trois cas de violences et d’inceste présumés, celui d’Hanna Dam Stokholm et de ses trois enfants, évoqué à deux reprises dans France-Soir, celui de Priscilla Majani et de sa fille, et celui de Sophie Abida et de ses quatre enfants.
Dans ces trois affaires, malgré de nombreux éléments concordants soutenant les accusations des enfants, la justice française a préféré accuser les mères d’être manipulatrices, et sans même un début d’enquête en ce qui concerne Priscilla Majani ! Cette dernière est en prison en France depuis un an pour avoir voulu protéger sa fille en l’emmenant en Suisse (où cette dernière demeure actuellement, et maintient ses accusations).
Les rapporteurs onusiens soulignent encore que le traitement judiciaire des plaintes de ces trois femmes n’est pas exceptionnel dans notre pays (...)
Les rapporteurs insistent : "Il est inquiétant que les enfants victimes d’abus n’aient pas la possibilité de partager leurs expériences au cours des procédures d’enquête. Ces trois cas suggèrent que les juges, les avocats, les travailleurs sociaux et même les psychologues ne sont pas suffisamment familiarisés avec l’approche centrée sur l’enfant pour répondre de manière appropriée aux allégations d’abus sexuels sur des enfants. De nombreuses plaintes reçues dans le cadre de ce mandat soulignent le fait que les personnes qui signalent des abus sexuels présumés sur des enfants sont accusées de mentir ou de manipuler les enfants concernés et risquent des poursuites ou des sanctions administratives..."
Et de rappeler que le problème n’est pas nouveau en France (...)
En 2003, l’État français avait minimisé le problème, mais avait répondu. Vingt ans plus tard, malgré la création en France de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE), la situation n’a pas évolué. Les rapporteurs de l’ONU remarquent d’ailleurs que, “selon la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE), créée en 2021 en réponse un manque d’attention dans le pays sur ces affaires, la gravité des cas d’abus sexuels ou d’inceste n’a pas été suffisamment prise en compte en France. La CIIVISE rapporte que 73 % des plaintes pour violences sexuelles sur enfants sont classées sans suite et que seulement 0,4 % des condamnations sont prononcées, reflétant l’impunité́ dans la nature de ces affaires. Ils concluent : “Ces cas sont donc nombreux et illustrent la situation préoccupante dans laquelle se trouvent les parents protecteurs, principalement des femmes, qui dénoncent les violences physiques et sexuelles, notamment l’inceste, dont sont victimes leurs enfants en France.” (...)
voir aussi :
– (YouTube (9’28)/ Patronum : les enfants sont des personnes ! )
Quand on préfère arrêter une mère protectrice plutôt qu’un parent suspect d’inceste