
En tant que chercheur sur la paix, j’ai commencé il y a quelques années à étudier les liens entre la violence dans l’enfance et les guerres à l’aide de statistiques internationales (voir à ce sujet cet article de Pressenza et mon livre électronique « La formule de paix oubliée »). J’ai reçu pour cela une reconnaissance partielle au sein du réseau autrichien de recherche sur la paix (NEFKÖ), mais aussi un feed-back critique selon lequel la violence dans l’enfance ne pouvait pas être la seule cause psychologique de la guerre – ce qui est bien sûr vrai.
J’ai donc élargi mon concept à la question de savoir si l’on peut mesurer une acceptation élevée de la violence qui prévaut déjà au sein d’une société. Le chercheur sur la paix Johan Galtung a forgé pour cela le concept de « violence culturelle » : elle sert à légitimer la violence directe et est ancrée dans la religion et l’idéologie, la langue et l’art, la science et le droit, les médias et l’éducation.
Ce que l’on peut clairement analyser parmi ces dimensions de la violence culturelle, c’est le droit – c’est-à-dire la législation dans les pays du monde. C’est pourquoi j’ai recherché les lois relatives à certains domaines thématiques dans lesquels la violence directe (également un terme du triangle de la violence de Johan Galtung) à l’encontre des personnes est autorisée – c’est-à-dire qu’elle n’est pas interdite – et les ai regroupées en une échelle : « l’échelle de la culture de violence ». (...)
Ma théorie à ce sujet est – comme au début de mes recherches sur la paix – que les pays ne peuvent pas devenir durablement pacifiques si la violence est déjà acceptée à un tel niveau au sein de leurs sociétés. (...)