Le président intérimaire syrien, Ahmed al-Charaa, a été reçu lundi dans le Bureau ovale de la Maison Blanche par Donald Trump. Washington a annoncé une nouvelle pause de la loi César, qui imposait des sanctions américaines contre le pouvoir de Bachar al-Assad. De son côté, Damas a officiellement rejoint la coalition internationale de lutte contre l’État islamique.
De la liste noire des terroristes à la Maison Blanche. Lundi 10 novembre, Donald Trump a reçu Ahmed al-Charaa, une première pour un dirigeant syrien et une consécration pour l’ancien chef jihadiste.
Arrivé discrètement à 11 h 37 locale (16 h 37 GMT) à la Maison Blanche, le président intérimaire syrien est passé par une entrée latérale, sans le protocole habituellement réservé aux chefs d’État et de gouvernement étrangers, que le président américain vient presque toujours accueillir sur le perron.
Les journalistes n’ont pas non plus été conviés dans le Bureau ovale en présence des deux dirigeants, comme c’est généralement le cas lors de visites officielles.
"Je l’aime bien", a réagi le président américain après la rencontre en ajoutant : "Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que la Syrie réussisse."
"Il a un passé brutal, et je pense, franchement, que sans passé brutal vous n’avez aucune chance", a encore dit le milliardaire de 79 ans. (...)
Damas rejoint officiellement la coalition internationale contre l’EI
Le département d’État a annoncé à l’occasion de cette visite historique une nouvelle pause de 180 jours des sanctions américaines de la loi César, qui imposait des sanctions américaines contre le pouvoir du dictateur Bachar al-Assad, et qui avait déjà été suspendue en mai.
Mais la levée complète de cette loi adoptée en 2019, qui bannissait la Syrie du système bancaire international et des transactions financières en dollars, passe par un vote du Congrès.
Pendant la visite du président intérimaire syrien, dont la coalition islamiste a renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad en décembre 2024, Damas a signé un accord pour rejoindre la coalition internationale antijihadiste menée par Washington, mise en place pour renverser l’organisation État islamique (EI).
Les États-Unis, eux, prévoient d’établir une base militaire près de Damas, "pour coordonner l’aide humanitaire et observer les développements entre la Syrie et Israël", selon une autre source diplomatique en Syrie.
Vendredi, Washington avait retiré le dirigeant syrien de la liste noire des terroristes. (...)
Les présidents américain et syrien devaient également évoquer les négociations entamées par les autorités syriennes avec Israël, qui cherche à obtenir le retrait de l’État hébreu des zones du sud du pays, occupées après la chute de Bachar al-Assad.
En mai, Donald Trump avait pressé son homologue syrien de rejoindre les accords d’Abraham, qui ont vu plusieurs pays arabes reconnaître Israël en 2020.