
Du 14 au 17 novembre se tient le salon MILIPOL, “événement mondial de la sûreté et de la sécurité intérieure des États”. Et comme tous les deux ans, on y croise un panel représentatif de ce que l’humanité et le capitalisme peuvent faire de pire.
Les puissants du monde sont en guerre contre leurs propres populations. Et pour faire la guerre, il faut du matériel. Des armes pour maintenir l’ordre. Les différentes polices travaillent en réseau, elles échangent des informations, des tactiques et achètent des armes lors de grands salons internationaux. Le plus célèbre d’entre eux a lieu en ce moment même à Paris.
Le salon MILIPOL a commencé au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte et est réservé aux professionnels de la sécurité. La Chambre de Commerce et d’Industrie du Val de Marne, partenaire de l’événement, précise que l’événement attire plus d’un millier d’exposants venus de 150 pays dont Israël, la Chine ou le Brésil, et accueille 30.000 clients potentiels accrédités, venus des secteurs privé et public.
Le salon est inauguré par le Ministre de l’Intérieur et les visiteurs peuvent observer des dizaines de stands d’entreprises du monde entier, qui produisent des armes de répression. On y trouve tous les outils derniers cris pour terroriser la population : drones, moyens de surveillance, LBD, blindés… Une vraie caverne aux merveilles pour les despotes de tous les pays.
Au centre de l’attention cette année, le “village” des stands réservé aux entreprises de défense et de sécurité israéliennes. 52 exposants israéliens qui proposent aux puissants du monde des outils dernier cri pour surveiller et punir. L’État qui mutile ses manifestant-es reçoit l’État qui massacre le peuple palestinien. (...)
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– (Disclose)
La police nationale utilise illégalement un logiciel israélien de reconnaissance faciale
En 2015, les forces de l’ordre ont acquis, en secret, un logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance de la société israélienne Briefcam. Depuis huit ans, le ministère de l’intérieur dissimule le recours à cet outil qui permet l’emploi de la reconnaissance faciale.
C’est devenu une habitude. Ce mardi 14 novembre, comme ce fut le cas lors de l’édition précédente, Gérald Darmanin inaugure le salon Milipol, au parc des Expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Consacré à la sécurité intérieure des États, ce salon est une vitrine mondiale pour des entreprises souvent inconnues du grand public. C’est le cas de Briefcam, une société israélienne spécialisée dans le développement de logiciels destinés à la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Grâce à l’intelligence artificielle, cette technologie permet d’analyser des images captées par des caméras ou des drones et de détecter des situations jugées « anormales ». (...)
Avant d’utiliser une technologie aussi intrusive que celle proposée par Briefcam, le ministère de l’intérieur aurait dû mener une « analyse d’impact relative à la protection des données » et la remettre à une administration indépendante : la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Or, la Direction générale de la police nationale (DGPN), placée sous l’autorité directe de Gérald Darmanin, n’avait toujours pas réalisé cette analyse d’impact en mai 2023. Pas plus qu’elle n’a averti la CNIL. Fin 2020, un cadre de la police invite ainsi à la discrétion : « Certains services ont l’outil Briefcam, mais celui-ci n’étant pas déclaré à la CNIL, il semble préférable de ne pas en parler ». Ou encore ce message envoyé quelques mois plus tard par un autre gradé, rappelant que « sur le plan juridique (…) l’application Briefcam n’a jamais été déclarée par la DGPN ».
Contactée par Disclose, la CNIL déclare, embarrassée, qu’elle « ne dispose pas d’éléments permettant d’infirmer ou de confirmer que la police nationale utilise Briefcam. » La DGPN n’a pas répondu à nos questions (...) .
L’option reconnaissance faciale activable en quelques clics (...)