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Mouais, le journal dubitatif
Silence, Darmanin coupe les vivres à la presse libre
#libertedelapresse #Darmanin
Article mis en ligne le 12 décembre 2023

Le Syndicat de la Presse Pas Pareille alerte sur les atteintes à la liberté de la presse menées par le gouvernement. En 2023, trois médias indépendants du Limousin ont été privés des subventions du ministère de la culture. La raison ? Engagés dans les luttes environnementales et jugés « trop à gauche », ils sont sur la liste rouge du ministère de l’intérieur de Darmanin. Censure, avez-vous dit ? (communiqué relayé via le SPPP, dont Mouais est membre fondateur)

Darmanin coupe les subventions aux médias du Plateau des Millevaches : En 2023, le ministère de la Culture perd face au ministère de l’Intérieur (par IPNS, un article à paraître dans le prochain numéro, qui sortira le 15 décembre)

Rappelons les épisodes précédents. Au lendemain et en réaction aux attentats contre Charlie hebdo en 2015, vécus comme une négation de la liberté d’expression et de la presse, le Gouvernement décide de créer un fonds national de soutien aux médias de proximité. Celui-ci s’intitule exactement « Fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité (FSMISP) » et il est confié au ministère de la Culture. Au sein de ce ministère il est géré par la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC).
Un fonds de soutien national

Selon les mots du ministère de la Culture, « le fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité permet d’accompagner financièrement le développement de médias ancrés localement, apportant une information de proximité, et favorisant la continuité du lien entre les habitants d’un quartier, d’une ville ou d’une région. »

Il définit ainsi ces médias qu’il a pour mission de soutenir : « Outils d’information, d’expression, de création et de dialogue, les médias de proximité tissent un lien de confiance avec les citoyens et constituent le meilleur rempart contre le « populisme numérique ». Vecteur d’information et de cohésion sociale, ils contribuent à valoriser et à faire évoluer l’image des territoires, notamment dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ou les zones de revitalisation rurale et permettent à un large public de se familiariser avec la pratique journalistique, participant ainsi de l’objectif d’éducation aux médias. »

Par le travail qu’ils mènent depuis de nombreuses années (depuis 1986 pour Télé Millevaches, 2002 pour IPNS et 2017 pour La Trousse corrézienne), par leur façon d’associer des habitants à leurs productions, par l’image qu’ils renvoient de leurs territoires, etc. nos trois médias cochent à peu près toutes les cases pour bénéficier de ce fonds, au même titre que de nombreux autres titres associatifs, militants ou culturels ailleurs en France qui reçoivent aussi des subventions du FSMISP. (...)

Première alerte en 2022

Alors que les années précédentes nous recevions des réponses au tout début de l’été et que nos demandes suivaient un processus normal, l’année 2022 a été marquée par d’étranges retards et des allées et venues entre le ministère de la Culture et le ministère de l’Intérieur dont nous avons pu établir la réalité par échos, déductions, quelques témoignages de fonctionnaires et ce qu’on pourrait appeler un faisceau d’indices.

Cette année-là, sur l’injonction du ministère de l’Intérieur, via sans doute le préfet délégué à la sécurité en Nouvelle-Aquitaine, nos dossiers ont été interceptés et il a fallu que le ministère de la Culture s’affirme avec vivacité pour que finalement les aides nous soient attribuées.

Les raisons de cette obstruction ? Eh bien en partie parce que le « Plateau » est considéré depuis le ministère de l’Intérieur et les préfectures comme un lieu d’insoumission (...)

2023, le ministère de l’Intérieur obtient gain de cause

En 2023, nos trois médias re-déposent leur dossier auprès du FSMISP. Et, comme l’an dernier, les choses traînent anormalement, même si nos interlocuteurs à la DRAC ou à la DGMIC nous disent qu’aucun média n’a encore reçu de réponses et que nous n’avions pas à nous inquiéter, que tout cela était normal, etc. Désolé si ce sont nos trois petits canards qui ont mis tout le monde en retard, mais la réalité est que jusqu’en octobre rien n’a bougé…

Ce que nous savons par contre, c’est que la commission consultative qui donne un avis sur les versements du FSMISP, en juin, ne voit pas passer les demandes d’IPNS et de Télé Millevaches… Pourquoi ? On ne sait pas. On devine bien sûr – et vous aussi lecteur ou lectrice avisé.e. Mais on ne sait pas. (...)

Le 27 novembre enfin, nous prenons connaissance de la liste complète des médias soutenus en 2023. Ni IPNS, ni Télé Millevaches, ni La Trousse corrézienne n’en font partie. Cette année c’est le ministère de l’Intérieur qui a gagné.
La suite ?

Évidemment, ce refus met en difficulté nos structures – et en premier lieu celles qui ont des salariés. (...)

nous n’en resterons pas là. En lien avec l’Observatoire des libertés associatives, un universitaire va venir documenter les atteintes aux associations sur le Plateau ; nous ne tairons pas l’ostracisme dont nous faisons l’objet et le Plateau avec nous ; nous allons poursuivre nos enquêtes sur le sujet ; et surtout nous n’allons pas nous arrêter pour autant parce qu’une subvention (légitime) nous a été supprimée.

Non, ce dernier épisode n’est pas un épilogue. On va ouvrir la saison 2 !

L’équipe d‘IPNS,
avec le soutien de tous les médias membres du Syndicat de la Presse Pas Pareille (Mouais le mensuel, Inf’OGM, L’Empaillé, L’Âge de Faire, Le Poing, les Autres voix de la presse, S !lence, Fakir, le 32, Le Chiffon, No Go Zone, La Brique, Le Petit ZPL…)