
À Gaza, où le sang a pris la couleur du quotidien et où la tristesse a un goût permanent, l’enclave entre aujourd’hui dans son quarante-deuxième jour sous un feu acharné qui ne distingue ni maison ni mosquée, ni vieillard ni nourrisson. Quarante jours, puis trois de plus, où le ciel a oublié la clarté et la terre a perdu la paix, tandis que la douleur s’est fondue dans l’air que respirent les habitants de Gaza. À chaque minute, de nouvelles victimes tombent, et Gaza s’enfonce davantage dans le gouffre d’une catastrophe façonnée par le silence du monde et bénie par la mort, par le sang et le feu.
Les massacres dans la bande de Gaza se poursuivent sans relâche, comme si la nuit et le jour étaient prisonniers des bombardements incessants. Depuis que’Israël a violé le cessez-le-feu le 18 mars, Gaza n’a connu ni calme ni sécurité, comme si le temps s’était figé dans une explosion sans fin. Aujourd’hui, au quarante-deuxième jour de cette offensive renouvelée, l’assaut s’est intensifié et les frappes aériennes se sont multipliées, au point que ceux qui survivent sur terre ont cru que les portes de l’enfer s’étaient ouvertes et que même les murs tremblaient sous l’ampleur de la destruction.
À Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, cette ville qui fut autrefois un refuge pour les déplacés, il ne reste presque plus âme qui vive après des vagues successives de déplacements forcés. Seuls demeurent les bâtiments détruits et les gravats, racontant l’histoire de ceux qui sont partis. (...)
Bien que vidée de ses habitants, Rafah continue d’être la cible des frappes israéliennes, s’acharnant à anéantir ce qui reste d’infrastructures, comme si l’objectif était d’effacer à la fois la mémoire et la pierre. Rafah, qui jadis vibrait de vie, est désormais une ville fantôme où les pierres brisées pleurent les absents.
Dans le reste de la bande de Gaza, où des habitants survivent toujours sous le feu et le siège, les scènes de mort et de destruction ne cessent de se multiplier (...)
Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza dépasse toute description : c’est un enfer absolu, un cataclysme qui écrase pierres et êtres humains, mettant en péril jusqu’à l’essence même de l’humanité. Ce n’est plus seulement une agression militaire ou un blocus impitoyable, c’est une épreuve monstrueuse pour la dignité humaine, un rappel criant que le silence mondial est une complicité dans le crime.
Sous ce chaos, deux millions d’êtres humains suffoquent. Les entrepôts alimentaires sont vides, et les appels à l’aide des organisations humanitaires se multiplient, mettant en garde contre une catastrophe humanitaire qui s’aggrave de jour en jour. Aujourd’hui, la mort ne vient plus seulement des bombes, mais aussi du manque de nourriture et d’eau. Les boulangeries ont fermé faute de farine, les affamés se pressent devant des centres de distribution inexistants, et la soif assèche chaque recoin de Gaza.
Chaque enfant ici connaît la faim avant même de savoir parler (...)
Avec l’élargissement de la zone de destruction, les centres d’aide humanitaire ferment un à un. Le spectre de la famine plane sur chaque tente, chaque maison, chaque campement de fortune. Les jours à venir promettent le pire, tant que ce siège cruel perdure dans une indifférence mondiale glaçante.
Parmi les ruines et les odeurs de mort omniprésentes, les habitants de Gaza n’ont plus qu’un mince espoir : une trêve (...)
Aujourd’hui, demander une trêve n’est plus une chimère politique ni une exigence diplomatique ; c’est une lutte vitale contre la faim, la peur, la mort.
Les habitants de Gaza ne rêvent plus d’un grand espoir : ils espèrent seulement un court répit, une pause dans le carnage. (...)
À Gaza, la guerre n’est plus un simple reportage au journal télévisé : c’est une vie entière qui saigne, un peuple entier qui s’accroche désespérément à un mince fil de survie parmi des ruines sans fin. (...)