Depuis que le PKK a annoncé son autodissolution et la fin de la lutte armée, la population de Diyarbakir, ville kurde de Turquie, est dans l’attente. Le peuple kurde aspire depuis longtemps à la paix, mais à quelles conditions peut-elle réellement être atteinte ? Une paix durable est-elle seulement possible ? Reportage de Jenna Le Bras et Adrià Rocha Cutiller.
C’est un moment historique qui pourrait marquer la fin de quatre décennies de conflit. À la suite de l’appel d’Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à déposer les armes en février dernier, un cessez-le-feu a été déclaré et le groupe armé a annoncé sa dissolution.
La guerre, qui fait rage depuis plus de quarante ans, a fait des dizaines de milliers de morts et entraîné d’innombrables emprisonnements. Des villages entiers ont été rayés de la carte. Diyarbakir, capitale officieuse de la région kurde de Turquie, a été bombardée et des milliers de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer. (...)
Mais désormais, l’espoir est possible : avec l’appel à déposer les armes lancé par le fondateur du PKK Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999 en Turquie, et l’annonce de la dissolution du groupe dans la foulée, les Kurdes peuvent enfin entrevoir la possibilité d’une paix durable, l’amnistie des anciens militants qui acceptent de retourner à la vie civile et la reconnaissance de leurs droits fondamentaux. Mais y croient-ils vraiment, alors que l’Etat turc continue de mener une politique répressive contre l’identité kurde ?