
La Russie et les États-Unis se retrouvent lundi en Arabie saoudite pour des négociations, qualifiées d’emblée de "difficiles" par le Kremlin, visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine après plus de trois ans d’offensive russe.
Des délégations russe et américaine doivent se retrouver lundi 24 mars en Arabie saoudite pour des négociations en vue d’une trêve partielle en Ukraine, que le Kremlin annonce d’ores et déjà "difficiles".
Le président américain Donald Trump, dont le rapprochement avec Vladimir Poutine a rebattu les cartes du conflit, affirme vouloir mettre fin aux hostilités et a dépêché ses émissaires à Riyad pour des pourparlers avec les deux parties.
Avant les discussions de lundi avec les Russes, ils ont rencontré dimanche, jusque tard dans la nuit, des responsables ukrainiens.
"La discussion a été productive et ciblée. Nous avons abordé des points clés, notamment l’énergie", a rapporté le ministre de la Défense Roustem Oumerov, à la tête de la délégation ukrainienne, ajoutant que l’Ukraine s’efforçait de concrétiser son objectif d’une "paix juste et durable".
"Nous n’en sommes qu’au début"
Washington et Kiev poussent pour, au minimum, un arrêt provisoire des frappes sur les sites énergétiques, largement endommagés côté ukrainien.
L’Ukraine se dit "prête" à un cessez-le-feu "général" et sans conditions.
Mais Vladimir Poutine, dont l’armée avance sur le terrain malgré de lourdes pertes, semble jouer la montre, tant que ses hommes n’ont pas expulsé les troupes ukrainiennes de la région russe frontalière de Koursk. (...)
Des frappes en Ukraine et en Russie
Malgré l’accélération des efforts en vue de rapprocher les vues des belligérants sur les moyens de parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, les combats se poursuivent avec des frappes meurtrières en Ukraine et en Russie.
Les autorités ukrainiennes ont fait état dans la nuit de dimanche à lundi de frappes touchant les régions de Kiev, Kharkiv (est) et Zaporijjia (est), faisant plusieurs blessés, au lendemain de bombardements meurtriers sur la capitale.
L’armée ukrainienne a annoncé dimanche avoir repris le petit village de Nadia, dans la région orientale de Lougansk, un succès rare pour les militaires ukrainiens dans cette zone quasi entièrement contrôlée par la Russie.
Les forces russes ont elles déclaré s’être emparées de la localité de Sribné, également dans l’est de l’Ukraine.
Accord céréalier
Symbole des divergences à combler pour arriver à une trêve, la délégation ukrainienne est emmenée par le ministre de la Défense, tandis que la délégation russe est formée d’un sénateur ex-diplomate de carrière Grigori Karassine et de Sergueï Besseda, un cadre du FSB, les services de sécurité.
Autre différence notable : Dmitri Peskov a affirmé que "le principal" sujet de discussion avec les Américains serait "la reprise" de l’application de l’accord céréalier en mer Noire, omettant de mentionner un éventuel engagement concernant la suspension des combats, limité ou sans conditions.
Cet accord, en vigueur entre juillet 2022 et juillet 2023, avait permis à l’Ukraine d’exporter ses céréales, vitales pour l’alimentation mondiale, malgré la présence de la flotte russe dans la zone.
La Russie s’en est ensuite retirée, accusant les Occidentaux de ne pas respecter leurs engagements censés assouplir les sanctions sur les exportations russes de produits agricoles et d’engrais.
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Ces derniers mois, les troupes russes ont progressé dans le sud-est de l’Ukraine, s’approchant pour la première fois des localités de la région de Dnipropetrovsk. À Novopavlivka, à 13 km de la ligne de front, les frappes de drones et de missiles sont quotidiennes, poussant les habitants à fuir. Reportage de James André, Catherine Norris Trent et Tarek Kai.
(video : reportage 3’13)