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Sud-Ouest
Un moule à cannelé et une casquette UBB : à Istanbul, on a croisé l’élu bordelais qui voulait aller à la COP29 à vélo
#COP29 #Azerbaidjan
Article mis en ligne le 22 novembre 2024
dernière modification le 19 novembre 2024

(...) « La COP de la honte »

Voilà plus de six semaines que Laurent Guillemin a quitté le port de la Lune pour rejoindre l’Azerbaïdjan à vélo, où se déroule la 29e COP pour le climat jusqu’au 22 novembre. Parti de Bordeaux le 7 octobre, celui qui se décrit comme un néophyte du vélo – « je ne suis pas sportif, je fume… Ça va pas du tout » – a réussi à traverser l’Europe seul sur son tandem. « En moyenne, je faisais 160 kilomètres par jour. Mais en réalité, j’aurais pu faire plus… C’était beaucoup plus facile que ce que je pensais. Je culpabilise presque quand je reçois un message de félicitations », s’amuse l’homme de 45 ans qui, pas peu fier, affirme n’avoir même pas eu besoin de changer ses pneus ou sa chambre à air. « C’est l’air de Pey Berland dedans ! »

« J’ai remarqué ça dès que je suis arrivé en Italie. Ils ne sont pas du tout adaptés aux vélos… Je me dis qu’on est quand même pas si mal sur ce plan-là en France » (...)

(...) « La frontière est fermée, je le savais en partant. Mais je suis quand même parti de Tbilissi un matin pour aller symboliquement devant. C’est vraiment la COP de la honte. Elle n’est accessible que par avion. L’Azerbaïdjan fait l’apologie des énergies fossiles et nous, on lui fout la paix. Pour moi, ce sont vraiment des repris de justice climatique », sermonne l’élu.

Heureux élu
À défaut de Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, Laurent Guillemin aura au moins trouvé le grand allié turc sur son trajet de retour, qu’il effectue cette fois en bus. (...)

La porte est bien sûr restée close en Azerbaïdjan, l’empêchant de poser les questions qu’il avait prévues, mais qu’importe. Le chemin plutôt que la destination, le conseiller municipal assure avoir tiré profit du voyage. « En Italie, en Albanie, en Roumanie… J’ai pu m’entretenir avec des ministres de l’Écologie, des ministres de l’Énergie et d’autres élus locaux. J’avais un petit mail en anglais que j’envoyais à J-1, au culot. L’idée, c’était de faire des visites et de voir ce que les autres font pour le climat. » Une petite délégation improvisée, mais toujours avec un moule à cannelé en cuivre dans la poche. La touche bordelaise oblige.

Si Laurent Guillemin explique avoir reçu quelques critiques de l’opposition bordelaise, lui reprochant « gentiment » de « partir en vacances », il répond désormais en plaidant « l’expérience » et les « échanges » : « J’avais coupé mes indemnités. Discuter, sensibiliser, porter la voix… ça ressemble aussi à mon travail d’élu. » Le retour au palais Rohan est prévu dès le mois de décembre, « avec 4 ou 5 kilos en moins ».