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l’Express
une vingtaine d’employés travaillent ardemment depuis deux décennies pour débarrasser le monde des armes chimiques.
Article mis en ligne le 22 avril 2018
dernière modification le 21 avril 2018

Rijswijk (Pays-Bas) - Michael Barrett a un vieux téléphone à clapet. Mais lorsque sa ligne d’urgence sonne, il dispose de seulement trois heures pour préparer le matériel de pointe d’experts déployés sur le site d’une attaque chimique présumée.
Alors que circulent des images épouvantables d’enfants et d’adultes paniqués, victimes présumées de gaz toxiques ou d’agents neurotoxiques en Syrie, le laboratoire et le magasin d’équipement de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) bourdonnent d’activité.

Dans un bâtiment de deux étages, niché dans une petite zone industrielle de Rijswijk, ville de la banlieue de La Haye, au sud des Pays-Bas, une vingtaine d’employés travaillent ardemment depuis deux décennies pour débarrasser le monde des armes chimiques. (...)

Cela fait 21 ans que Michael Barrett, ancien militaire, forme et équipe les experts volontaires pour se rendre sur les sites les plus toxiques de la planète. (...)

Les mots d’ordre au laboratoire de Rijswijk restent "protection" de l’équipe et "préservation" de l’intégrité de la science, pendant que les dirigeants politiques s’accusent et dénient l’utilisation d’armes chimiques en Syrie où d’un agent innervant rare dans la paisible ville britannique de Salisbury.

Le moindre petit trou dans un gant peut s’avérer fatal si un agent neurotoxique mortel s’infiltre, à travers la peau, pour attaquer le système nerveux. VX, l’agent neurotoxique le plus mortel, peut tuer en 20 minutes.

Les mesures de protection drastiques portent leurs fruits : aucun membre de l’équipe n’a été atteint au cours des 7.000 missions officielles - 10.000 en comptant les missions d’entraînement - effectuées en 21 ans.

Le travail dangereux et méthodique de l’OIAC, qui compte environ 400 employés, a permis l’élimination de 96% des stocks mondiaux d’armes chimiques. Une performance qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 2013. (...)