Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24/AFP
Violences en Syrie : le gouvernement syrien et Israël s’accordent sur un cessez-le-feu
#syrie #bedouins #druzes #Israel #USA
Article mis en ligne le 19 juillet 2025

La Syrie et Israël se sont accordés, vendredi soir, sur un cessez-le-feu sous l’égide des États-Unis, après plusieurs jours d’affrontements à l’entrée de Soueida, dans le sud de la Syrie. Les violences entre les combattants tribaux et druzes ont fait au moins 718 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Espoir de trêve. Le gouvernement syrien et Israël ont trouvé un accord sur un cessez-le-feu, vendredi 18 juillet, sous l’égide des États-Unis. La situation reste tendue à l’entrée de Soueida, dans le sud de la Syrie, où des affrontements opposent toujours des combattants tribaux et druzes.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh "ont accepté un cessez-le-feu", a annoncé l’émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack, deux jours après des bombardements israéliens sur Damas.

"Nous appelons les druzes, les bédouins et les sunnites à déposer les armes, et, ensemble, avec les autres minorités, à construire une identité syrienne nouvelle et unie, dans la paix et la prospérité avec ses voisins", a écrit Tom Barrack sur le réseau social X. (...)

La présidence syrienne a affirmé vendredi travailler à l’envoi d’une "force spéciale" dans la région à majorité druze de Soueida, d’où elle avait retiré ses soldats la veille sous la pression d’Israël. (...)

L’hôpital gouvernemental de Soueida, le seul de la ville qui fonctionne encore, a accueilli "plus de 400 corps depuis lundi matin", parmi lesquels "des femmes, des enfants et des personnes âgées", a dit à l’AFP le médecin Omar Obeid.

"Ce n’est plus un hôpital, c’est une fosse commune", a déclaré à un correspondant de l’AFP Rouba, membre du personnel de l’hôpital qui ne veut pas donner son nom de famille.
Forces gouvernementales prêtes à se redéployer (...)

Dans un communiqué vendredi soir, la présidence a exhorté "toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier la raison", tout en affirmant travailler "à l’envoi d’une force spéciale pour mettre fin aux affrontements".

Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l’ordre, avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida, jusque-là contrôlée par des combattants druzes. L’OSDH, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé les forces syriennes d’avoir combattu au côté des bédouins et d’avoir commis des exactions. (...)

Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, s’étaient massés autour de Soueida, selon des correspondants de l’AFP sur place.

Et vendredi soir, quelque 200 de ces combattants ont été vus par l’AFP échangeant des tirs d’armes automatiques à l’entrée ouest de la ville avec les groupes druzes positionnés à l’intérieur.
Détérioration de la situation humanitaire à Soueida

L’OSDH a confirmé des combats dans ce secteur, ajoutant que "des bombardements visaient des quartiers de la ville".

Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l’AFP près du village druze de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) "en réponse aux appels à l’aide des bédouins". Le correspondant de l’AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés à Walgha, désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins.

Selon l’OSDH, "les combattants tribaux sont encouragés et soutenus par les autorités syriennes qui ne peuvent plus se déployer à Soueida en raison des menaces d’Israël".

Près de 80 000 personnes ont été déplacées en raison des violences, s’est alarmée l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). (...)

Dans Soueida privée d’eau et d’électricité et où les communications sont coupées, "la situation est catastrophique. Il n’y a même plus de lait pour nourrissons", a déclaré à l’AFP le rédacteur en chef du site local Suwayda 24, Rayan Maarouf.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit "profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire" dans la région. "Les gens manquent de tout. Les hôpitaux ont de plus en plus de mal à soigner les blessés et les malades", a déclaré Stephan Sakalian, chef de la délégation du CICR en Syrie. (...)