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112 ouvrières d’un fournisseur d’Auchan et Carrefour brûlées vives
Article mis en ligne le 27 novembre 2012

Occupées à confectionner des tee-shirts, des polos ou des vestes polaires, 112 personnes sont mortes dans l’incendie de leur usine - Tazreen Fashions, à Dacca, au Bangladesh.

Le groupe Tuba, qui possède l’usine, travaille notamment comme fournisseur pour les marques Auchan, C&A, Carrefour, Casino, Go Sport, Pimkie, Walmart et de nombreuses autres marques de vêtements européennes. Prises au piège des flammes, la plupart des employés de l’usine, majoritairement des femmes, ont été brûlés vifs d’autres ont été contraints de sauter par la fenêtre pour s’échapper et ont fait des chutes mortelles.

D’après les premières informations obtenues sur place, l’incendie aurait été causé par un court-circuit électrique, comme plus de 80% des incendies recensés par le Collectif Éthique sur l’étiquette dans le pays. Des pompiers ont en outre indiqué que le bâtiment ne disposait pas de suffisamment d’issues de secours, toutes condamnées par l’incendie. (...)

Les marques de vêtements et de grande distribution savent que beaucoup des usines avec lesquelles elles travaillent sont potentiellement des pièges mortels. Pour Fanny Gallois, coordinatrice des appels urgents du collectif Éthique sur l’étiquette, « leur inaction face à ce problème est une négligence criminelle ». (...)

Sur place, les documents et les étiquettes retrouvés au sein de l’usine mentionnent notamment Walmart, C&A, Piazza Italia ou Teddy Smith, ainsi que Enyce, la ligne de vêtement créée par le rappeur états-unien Puff Daddy (Sean Combs de son vrai nom)

En lien avec d’autres organisations syndicales et ONG bangladaises et internationales, le collectif Éthique sur l’étiquette a développé un programme de sécurité et de prévention des incendies contraignant et transparent. Il prévoit notamment des inspections par des experts indépendants ; l’obligation de rénover et réparer les locaux et matériels qui ne seraient pas aux normes ; la prise en compte, dans les contrats avec les fournisseurs, du coût lié à la sécurisation des usines. Il est enfin assorti de l’obligation juridique, pour les marques qui l’acceptent, de respecter leurs engagements. Pour le moment, aucune marque française ne l’a signé. Au Bangladesh, le salaire minimum d’une ouvrière du textile est de 38 dollars par mois.