
« Nous sommes parvenus à un moment de vérité. Il nous reste peu de temps pour agir et éviter une rechute dramatique en matière d’emploi », explique Raymond Torres, Directeur de l’Institut international d’études sociales de l’Organisation internationale du Travail (OIT) à l’origine du nouveau « Rapport sur le travail dans le monde 2011 : des marchés au service de l’emploi » (en anglais)
A la veille du sommet des dirigeants du G20, l’OIT affirme que la reprise économique mondiale qui se fait attendre commence à affecter considérablement les marchés du travail.
Cela vient s’ajouter à une situation de l’emploi déjà bien précaire, caractérisée par un chômage mondial à son plus haut niveau jamais atteint, dépassant les 200 millions de sans-emploi dans le monde.
(...) Une situation qui pourrait, selon l’OIT, déclencher de nouveaux troubles sociaux dans un grand nombre de pays. La situation se trouve en effet tendue :
Sur 118 pays pour lesquels existent des données, 69 pays enregistrent une hausse du pourcentage de personnes faisant état d’une dégradation de leur niveau de vie en 2010 par rapport à 2006.
Dans les pays avancés, la croissance des profits des entreprises, hors établissements financiers, s’est traduite par une hausse substantielle des dividendes versés (36 pour cent des profits en 2009 contre 29 pour cent en 2000) et des placements financiers (de 81,2 pour cent du PNB en 1995 à 132,2 pour cent en 2007). La crise avait légèrement infléchi ces tendances qui ont repris en 2010.
La volatilité des prix des denrées alimentaires a doublé au cours de la période 2006-2010 par rapport aux cinq années précédentes (...)
Les auteurs du rapport dénoncent également l’idée que la modération salariale générerait des créations d’emplois et appellent à adopter une stratégie de relance globale tirée par les revenus. (...)