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227 millions d’hectares de terres du Sud accaparés par des investisseurs
Article mis en ligne le 23 septembre 2011

Dans son nouveau rapport « Terres et pouvoirs » rendu public jeudi 22 septembre, Oxfam affirme que depuis 2001, 227 millions d’hectares ont été vendus, loués ou concédés dans le cadre de transactions foncières à grande échelle et, dans la majorité des cas, par des investisseurs internationaux.

Malgré le manque de transparence entourant ces transactions foncières, des recoupements ont, à ce jour, permis d’établir que 1.100 transactions portent sur un total de 67 millions d’hectares, dont la moitié en Afrique, pour une superficie quasi équivalente à celle de l’Allemagne [1].

Une partie non négligeable de ces transactions sont en fait des accaparements de terres qui bafouent les droits et besoins des populations locales concernées. Sans consultation préalable, dédommagement ni voie de recours, ces dernières se voient ainsi privées de logement et de terre où cultiver de quoi se nourrir et gagner leur vie.

L’ONG souligne que cette situation risque de se détériorer sous la pression combinée de la demande croissante de denrées alimentaires, de l’accélération du changement climatique, de la raréfaction des ressources en eau, du développement des cultures non alimentaires, telles que les agrocarburants, ou de la spéculation sur le foncier. Près de trois milliards de personnes vivent déjà actuellement dans des régions où la demande en eau dépasse l’offre.

(...) « L’arrêt des accaparements de terres doit être une priorité pour les gouvernements, les organisations internationales et les investisseurs. Les réglementations actuelles doivent garantir la consultation et le traitement équitable des populations locales, le respect des normes internationales applicables dans le cadre des négociations foncières des investisseurs », poursuit Jean-Cyril Dagorn.
(...)

Oxfam souligne la nécessité pour la communauté internationale d’adopter au plus vite des standards internationaux contraignants sur la gestion des ressources naturelles. A cette fin, la réunion du Comité de la sécurité alimentaire (CSA) de l’ONU, le mois prochain, à Rome, devra permettre de franchir un premier pas important dans cette direction.

Parmi les recommandations du rapport, Oxfam demande également l’abandon des objectifs de production et de consommation d’agrocarburants, notamment l’objectif de l’Union européenne de parvenir à 10 % d’énergies renouvelables dans le secteur du transport d’ici à 2020.

Pour l’ONG, les ministres du Développement et des Finances du G20, qui se réunissent à Washington le 23 septembre pour discuter notamment de l’investissement agricole, doivent condamner les accaparements de terres, décréter un moratoire sur les investissements à grande échelle dans le foncier pour stopper l’hémorragie, rejeter les trop faibles « principes pour un Investissement Responsable en Agriculture », initiés par le banque mondiale, et soutenir le travail mené au CSA. (...) Wikio