
Colère au Bangladesh, la nouvelle frontière de l’économie mondialisée. Deux jours après la mort de 300 ouvriers dans l’effondrement d’un immeuble vétuste abritant des usines textiles, la police a tiré avec des balles en caoutchouc vendredi sur des centaines de milliers de protestataires dans la capitale, Dacca.
Le Bangladesh est devenu la dernière destination des capitaux de la mondialisation, nouveau refuge d’investisseurs à la recherche de coûts de production toujours plus bas, fuyant l’augmentation des salaires en Chine ( !) pour assurer la sous-traitance des grandes marques de vêtements occidentales.
C’est cette équation simple de la mondialisation -mettre les pays en concurrence pour faire baisser les coûts- qui s’est jouée dans cette terrible catastrophe de Savar, dans la banlieue de Dacca. (...)
La veille de la catastrophe, l’alerte avait été donnée suite à la découverte de craquements dans les structures du bâtiment et les ouvriers avaient été évacués. Mais le jour du drame, l’immeuble a été rouvert normalement, et le personnel a été forcé de reprendre le travail, sans tenir compte du danger.
Quelques heures plus tard, l’immeuble s’effondrait comme un château de cartes.
Depuis mercredi, les secours tentent de trouver des survivants dans les décombres de l’immeuble, où des centaines de personnes sont restées coincées. (...)