
En quête d’opportunités économiques, de nombreux mineurs voyagent seuls entre la Côte dJacques a eu envie de commencer à travailler dès l’âge de 10 ans. Son père a refusé. Alors un jour, il a quitté sa maison de Teme, au Ghana, pour partir vivre au Bénin, comme le font chaque année de nombreux jeunes adolescents en quête d’opportunités économiques. C’était il y a sept ans’Ivoire et le Nigeria, en passant par le Ghana, le Togo et le Bénin.
« Je suis monté dans un bus pour Cotonou en me collant à une dame comme si j’étais son fils », raconte le jeune homme. Comme si partir vivre seul à plusieurs centaines de kilomètres, dans un pays étranger, était naturel. Jacques habite aujourd’hui le quartier précaire et cosmopolite de Placodji, à Cotonou, où il a appris le métier de cuisinier. Il n’exclut pas désormais de migrer encore plus à l’est, vers le Nigeria, première économie d’Afrique de l’Ouest. (...)
Risques d’abus ou de prostitution
Depuis des siècles, la migration fait partie du mode de vie et des logiques économiques en Afrique de l’Ouest, où 75 % des mouvements migratoires sont intrarégionaux. On retrouve ce phénomène chez les mineurs, en particulier sur le corridor Abidjan-Lagos, une bande côtière d’un millier de kilomètres entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria, en passant par le Ghana, le Togo et le Bénin. Mais plus les enfants sont jeunes et plus les risques d’insécurité, d’abus, d’exploitation ou de prostitution sont élevés. (...)