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P’tit Billet
AUSSI ODIEUX QU’INACCEPTABLE !
Lionel de Cahors Petit Billet / 07-11.
Article mis en ligne le 23 février 2011
dernière modification le 21 février 2011

Chacun a désormais entendu parler de Florence Cassez. Cette jeune Française, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour une sombre affaire de complicité d’enlèvement. Son cas a provoqué des interventions aux plus hauts sommets de l’État. Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie n’ont pas ménagé leurs critiques envers "ce déni de justice qui aura des conséquences sur les relations entre la France et le Mexique", suite au rejet du recours en cassation de la justice mexicaine de notre compatriote.

Mais personne en France ne peut prétendre connaître le dossier juridique de Florence Cassez, et tant mieux pour elle si ces pressions finissent par jouer en sa faveur. Cela n’a nullement gêné le président de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, M. Poniatowski, de certifier à la télévision que Florence Cassez "était innocente" !

Par contre, en réponse à une interpellation concernant l’absence d’action des autorités françaises pour obtenir la libération du franco-palestinien Salah Hamouri, la ministre des Affaires étrangères nous écrivait le 5 janvier dernier : " Il n’appartient pas aux autorités françaises d’intervenir ou même de commenter les procédures judiciaires d’un État souverain ". Une contradiction de plus de Michèle Alliot-Marie, puisque aussi bien en Iran, au Mexique ou ailleurs, les " autorités françaises " intervenaient de manière publique en faveur de compatriotes emprisonnés.

Ce qui fut bon pour Clotilde, Florence, l’Arche de Zoé, doit être aussi mis en œuvre pour Salah. Certes, les dossiers sont différents, mais celui de Salah semble bien vide. Il n’a tué personne, enlevé personne, attenté aux jours de personne.
Le " jugement " parle d’une simple " intention " qu’il aurait eue. Et depuis plus de 6 ans il est en prison, condamné à 7 ans par un Tribunal militaire d’occupation israélien.
Salah Hamouri n’a eu que le choix entre reconnaître les faits qui lui étaient reprochés et être condamné à sept ans d’emprisonnement, ou ne pas les reconnaître et être condamné à quatorze ans d’emprisonnement ! Bien qu’il ait toujours nié, bien que l’armée israélienne ait été incapable de produire un seul témoin ou le moindre début de preuve, confronté à ce choix (pour autant que c’en soit un), Salah Hamouri a finalement reconnu les faits. Il est donc aujourd’hui considéré comme un terroriste et doit purger le reste de sa peine.

Il est aussi difficile d’affirmer l’entière culpabilité de Florence Cassez, que de clamer la totale innocence de Salah Hamouri, Mais alors pourquoi cette inadmissible différence de traitement médiatico-diplomatique entre les deux cas. Ce qui vaut pour le Mexique cesserait-il d’exister lorsqu’il s’agit d’Israël ? Opposer les situations terribles que vivent nos deux compatriotes n’aurait aucun sens, mais au moins qu’ils puissent bénéficier équitablement des moyens diplomatiques dont dispose notre pays et de l’attention de la part des plus hautes instances de l’État qu’ils méritent tous les deux.

Sans la courageuse intervention de l’acteur François Cluzet sur un journal télévisé, face à un Jean François Copé hébété, presque personne n’aurait entendu parler de Salah Hamouri.

Deux poids, deux mesures, ceci est aussi odieux qu’inacceptable !