
Alors que le Bureau national du Parti socialiste allait valider mardi après-midi le texte d’accord avec Europe Ecologie-Les Verts, une dizaine d’activistes de Greenpeace et 4 véhicules ont bloqué dès 16h45 la rue de Solférino, où se trouve le siège du PS. Greenpeace a interpellé la direction du PS et son candidat à l’élection présidentielle, qui refusent de s’engager sur une sortie du nucléaire.
Débauche de moyens policiers et judiciaires …
Cette action a duré un peu plus de deux heures avant que les forces de l’ordre n’interviennent … en nombre ! Pour les douze activistes pacifistes présents en tenues de protection radiologique et leurs 4 véhicules, ce ne sont pas moins de 22 véhicules de CRS qui ont été dépêchés sur place, auxquels s’ajoutaient bien entendu des véhicules de la police nationale. 11 activistes de Greenpeace France présents sur place ont été arrêtés, et placés en garde à vue.
Ce type de mesure (garde à vue de plus de 17h à l’heure où nous écrivons ces lignes, avec une possible comparution immédiate) est complètement disproportionné au regard des faits reprochés : entrave à la circulation et manifestation non autorisée… Preuve en est qu’il est toujours aussi délicat de protester contre le lobby nucléaire en France... (... )
Retraitement : un accord déjà remis en question par l’influence du lobby nucléaire
Pour Greenpeace, la bonne nouvelle de cet accord, lorsqu’il a été rendu public, c’était l’engagement en faveur d’un arrêt du retraitement des déchets nucléaires et de la production de Mox, combustible très dangereux. Mais voilà … Selon les informations publiées par Mediapart ce matin, dans son article “Le lobby nucléaire réécrit l’accord PS-écologistes” cette partie serait caduque ! (... )
L’accord contient d’autres engagements, non sans risque : en effet, l’accord entre EELV et le PS prévoit la fermeture de 6 centrales nucléaires et 24 tranches d’ici à 2025. Ce serait l’objectif à atteindre pour obtenir 50 % de nucléaire dans le mix électrique dans ce laps de temps. Or ce pourcentage est déterminé par le niveau de la consommation d’électricité en 2025, qui reste une grande inconnue dans le projet d’accord PS-EELV. Et cette proposition implique la prolongation des réacteurs au-delà de leur durée de vie prévue : 54 réacteurs au-delà de 30 ans, et 13 au-delà de 40 ans. Un risque inacceptable alors que la catastrophe nucléaire de Fukushima est toujours en cours…
Enfin, et surtout, le refus obstiné de François Hollande d’arrêter le chantier de l’EPR de Flamanville est une très mauvaise nouvelle : le chantier est une catastrophe industrielle et financière : 2 000 malfaçons relevées par l’ASN, 4 ans de retard et près de 3 milliards d’euros de surcoût. La mise en service de ce réacteur le plus dangereux au monde nous enchaînerait au nucléaire pour les 60 années à venir et mobiliserait encore une fois les financements nécessaires à la transition énergétique, que le candidat socialiste appelle pourtant de ses vœux, et entraverait le développement des renouvelables.
Affaire à suivre donc…