
20 ans après les attentats du 11 septembre 2001, la lutte, la “guerre” même, contre le terrorisme n’a jamais été plus au centre du débat public. Alain Gresh, directeur du journal en ligne Orient XXI, est l’invité de #LaMidinale.
Sur la “guerre” contre le terrorisme
« On ne fait pas la guerre contre un moyen d’action et le terrorisme est un moyen d’action. C’est comme si on disait que l’on fait la guerre contre les chars. »
« Le terrorisme est un moyen d’action utilisé depuis très longtemps pas des groupes très différents, de l’extrême droite à l’extrême gauche, des nationalistes, des mouvements sionistes dans les années 40 aux mouvements palestiniens, sans parler du terrorisme d’Etat… »
« La notion de guerre contre le terrorisme élimine la politique : on se place dans une lutte contre le mal. »
« L’anniversaire des 20 ans du 11 septembre 2001 tombe au moment où les Américains se retirent d’Afghanistan : cela signe l’échec de cette stratégie de guerre. »
« La guerre contre le terrorisme a installé dans le paysage un Occident qui ferait face à une menace diffuse et dangereuse : or une partie du monde arabe et de la population européenne qui n’a rien à voir avec, se sent visée par ces attaques. »
« L’Occident se place souvent comme un donneur de leçons qui a l’impression d’apporter la justice partout sans voir ce qui se passe sur le terrain : le bagne d’Abou Gharib, la guerre contre l’Irak, les assassinats ciblés, les tortures dans les prisons, la manière dont nos alliés égyptiens se comportent… tout cela, on n’en a pas trop conscience mais dans le monde arabe, cela apparaît comme un double discours qui nourrit celui des islamises radicaux. » (...)