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France TV Info
Allocation aux adultes handicapés : les députés rejettent à nouveau son individualisation
Article mis en ligne le 7 décembre 2021

La "déconjugalisation" de l’allocation adultes handicapés (AAH) consiste à calculer l’AAH sans tenir compte des revenus du conjoint, contrairement à ce qui est fait aujourd’hui.

Nouveau refus. Après un rejet en juin et en octobre dernier, l’Assemblée nationale a de nouveau dit non jeudi 2 décembre soir à une individualisation de l’allocation adultes handicapés. La proposition de loi contenant cette mesure sensible était examinée en troisième lecture lors d’une "niche" dédiée aux textes du groupe PCF. La "déconjugalisation" de l’allocation adultes handicapés (AAH) consiste à calculer l’AAH sans tenir compte des revenus du conjoint, contrairement à ce qui est fait aujourd’hui.

"Prix de l’amour"

L’opposition, de la gauche à la droite en passant par le groupe Agir allié de la majorité, a rappelé que certaines personnes handicapées sont amenées à choisir entre vivre en couple au risque de voir leur allocation diminuer, ou la conserver, mais en renonçant sur le plan légal à leur union. "Ce prix de l’amour est inacceptable" et la règle en vigueur "contraire à la plus élémentaire humanité", a martelé le rapporteur Stéphane Peu (PCF). "Nous ne lâcherons pas", a assuré Aurélien Pradié (LR), qui avait aussi porté le sujet en octobre devant l’Assemblée.

La majorité LREM-MoDem, elle, a dénoncé des visées électoralistes, à quelques mois de la présidentielle, et a invité ces opposants à la porter dans la campagne. Le gouvernement est contre la "déconjugalisation" qu’il juge inéquitable, car bénéficiant aux modestes comme aux fortunés. Il la présente aussi comme une "impasse" de nature à remettre en cause "l’ensemble du système de protection sociale français fondé sur la solidarité familiale et nationale", une position répétée dans l’hémicycle par Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées. (...)

La proposition de loi, vidée de sa mesure phare, peut retourner pour une troisième lecture devant le Sénat à majorité de droite, qui avait voté encore en octobre très largement en faveur de la "déconjugalisation".

Mais il faudrait un accord de l’Assemblée pour une adoption définitive de la mesure. D’un montant maximal de 904 euros mensuels, l’AAH, destinée à compenser l’incapacité de travailler, compte aujourd’hui plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270 000 en couple.