
« Ils ont tout brûlé...y compris le riz. Ils ne nous ont même pas laissé le récolter d’abord » (Mme Yem Ry).
Douze mille personnes spoliées, deux villages détruits, onze mille hectares saisis : au Cambodge, les compagnies sucrières dépossèdent des milliers d’hommes, femmes et enfants de leurs terres. Cette attitude est encouragée par la politique commerciale européenne.
Les faits
L’initiative européenne Tout Sauf des Armes part d’une bonne intention : accorder aux pays les plus pauvres un accès au marché européen libre de toutes taxes douanières ou de quotas. Mais dans certains cas, elle a des effets dramatiques pour les populations locales. Ainsi, au Cambodge, les avantages consentis par l’UE aiguisent l’appétit d’entreprises sucrières qui expulsent des milliers de paysannes et paysans de leurs terres et vont jusqu’à détruire des villages pour produire davantage.
Pour l’agro-business : les terres
Dans les provinces cambodgiennes de Koh Kong, Kampong Speu et Oddar Meanchey, 75000 hectares de terres ont été accordés aux industriels ces dernières années pour la production de sucre. Douze mille personnes ont perdu leurs moyens de subsistance. Deux villages ont été entièrement détruits et plus de 11 500 hectares de champs de riz et de vergers (appartenant à plus de 2 000 familles) ont été saisis pour être transformés en plantations de sucre.
Reperes Cambodge
Pour la population : la répression (...)