
Machisme pas mort ; travail, famille et renflouement de la “dette” nationale, en cette période de “récession” pas seulement économique, les femmes, comme toujours, sont en première ligne des sacrifices. En Europe, dans des pays du Maghreb et du Moyen-Orient, et à travers le monde, en dépit de combats dont elles sont souvent le moteur, le patriarcat - comme le capitalisme dont il a toujours été le souteneur fidèle - se porte encore bien et s’affiche même ostentatoirement dans nombre de projets politiques.
Si beaucoup de revues syndicales, plus rarement pédagogiques, consacrent régulièrement un espace à une rubrique sous l’intitulé générique Femmes, elles sont beaucoup moins nombreuses à proposer un espace à l’expression et la revendication spécifiquement féministes. Revendications dont on sait qu’elles apparaissent encore trop souvent superfétatoires, moins urgentes, sans compter les dénominations disqualifiantes, hélas toujours en circulation dans les milieux militants : “front secondaire”, ”revendications petites bourgeoises”…
Avec une Chronique des sexismes ordinaires mensuelle régulière dédiée depuis plus de dix ans à l’expression féministe en quatrième de couverture, la publication d’articles sur le sujet, et un dossier annuel intitulé Tribune féministe, le flambeau du féminisme est consubstantiel au projet rédactionnel de L’Émancipation syndicale et pédagogique qui perpétue la tradition des instituteurs fondateurs – et des institutrices fondatrices qu’on oublie trop souvent – du syndicalisme des débuts du XXème siècle (...)
Cette Tribune féministe n’est en effet pas un rituel de principe, mais souhaite déboucher sur la publication d’un outil actualisé plus que jamais nécessaire aux débats et aux luttes de l’heure. Les articles qui devront être disponibles avant les Journées intersyndicales femmes des 11 et 12 mars 2012 (2) seront publiés dans notre numéro de février. (...)