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SNES PJJ
Assez de démagogie ! Les violences criminelles sont trop graves pour être utilisées sans cesse dans un but électoraliste !
communiqué Paris, le 23 novembre 2011
Article mis en ligne le 24 novembre 2011

Les professionnels de la PJJ qui prennent en charge des mineurs, pour certains auteurs de viols, sont profondément bouleversés et sensibles à la douleur de la famille de la jeune Agnès.

Devant un tel acte, les professionnels ont immédiatement à l’esprit ce qui aurait pu prévenir de tels passages à l’acte, même s’ils savent qu’il n’est pas possible d’exclure le risque de façon absolue. De ce point de vue, ils sont révoltés par la suppression programmée de moyens en personnels et en dispositifs diversifiés propres à accueillir tous les mineurs auteurs d’infractions, y compris ceux qui commettent des agressions ou des crimes sexuels.

Concernant les mineurs auteurs d’infractions sexuelles, dans la quasi totalité des cas, ceux-ci ne récidivent pas, l’intervention des services de la PJJ en lien avec les services de pédopsychiatrie contribuant à l’accompagnement éducatif, à la libération de la parole et à l’émergence d’une responsabilisation de l’adolescent. Pour les autres situations et en particulier lorsque les mineurs sont dans l’incapacité de reconnaître le caractère criminel de leurs actes, il appartient aux professionnels d’établir une relation de confiance qui permettra à terme la prise de conscience de la gravité du passage à l’acte. Ce travail suppose des rencontres régulières des professionnels avec le mineur, une continuité des premières interventions, des rendez vous avec la famille. C’est l’intervention dans la durée qui peut éclairer la singularité de chaque situation, favoriser l’évolution positive des adolescents et mettre en place les conditions de la non récidive. Aussi les solutions de déplacement systématique, de rupture, de mise à l’écart en CEF, par exemple, constituent au mieux une réponse immédiate qui ne fera que différer la résolution des problématiques, au pire, apparaissent pour l’adolescent comme une « façon de payer rapidement » mais aussi d’ « oublier ». Plutôt que de prendre en compte l’expérience des professionnels, le gouvernement a cédé une fois de plus à la démagogie et recourt à des solutions qui peuvent rassurer l’opinion publique mais qui, en réalité, ne garantiront pas que de tels faits se reproduisent. (...)

Les professionnels sont aujourd’hui soumis à une véritable pression qui tend à nier le risque inhérent à toute prise en charge éducative dans la logique illusoire mais surtout populiste du « risque zéro ». Parallèlement, dès le premier janvier, des nouvelles mesures d’investigation devront être mises en place à la PJJ. Celles-ci, à la durée très courte, devront être exécutées très rapidement avec des moyens pluridisciplinaires réduits, la direction de la PJJ recrutant de moins en moins de psychologues et ayant arrêté le recrutement des assistants sociaux. Quelle est alors la crédibilité de la volonté exprimée par le gouvernement d’améliorer la qualité des évaluations pluridisciplinaires ?

Une nouvelle fois, les annonces gouvernementales servent de substitut à une réflexion sur la prise en charge des mineurs commettant les infractions les plus violentes. Les réalités différentes des auteurs sont amalgamées et des réponses toujours plus sécuritaires très rapidement décidées, l’expérience des professionnels ignorée, et les moyens de l’intervention éducative, psychologique et sociale toujours diminués. (...)

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