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Rapports de force
Assurance chômage : hold-up – Saison 3
#chômage
Article mis en ligne le 12 septembre 2023
dernière modification le 11 septembre 2023

Des négociations sur les règles de l’assurance chômage doivent s’ouvrir au mois de septembre. Et se conclure mi-novembre, pour entrer en application au 1er janvier 2024. Au cœur de l’été, le gouvernement a envoyé une lettre de cadrage aux syndicats et au patronat. Objectif : entériner les reculs des précédentes réformes pour les chômeurs et faire main basse sur une partie des excédents qu’elles ont dégagé pour l’Unedic.

Et pour cette dernière année, quelques 5 milliards d’économies dues aux différentes réformes de l’assurance chômage. C’est-à-dire les milliards non versés aux chômeurs, en vertu de plusieurs critères modifiés au cours des deux dernières années. À savoir, les moindres ouvertures de droits liées à l’allongement du nombre de mois requis pour celles-ci. Mais aussi du fait de la baisse des allocations suite au changement de mode de calcul des indemnités. Et enfin à cause de la réduction du temps d’indemnisation de 25 % depuis le 1er février 2023.

Bref, des excédents très largement réalisés sur la baisse des droits des demandeurs d’emploi. Mais pas question pour autant pour le gouvernement de desserrer la ceinture des demandeurs d’emploi, maintenant que les comptes de l’Unedic sont positifs. L’exécutif s’apprête à affecter les excédents à autre chose qu’à l’assurance chômage. Et pas qu’un peu ! (...)
Ainsi Pôle emploi qui se transformera en France travail et deviendra un guichet unique d’entrée dans la recherche d’emploi se verra destinataire d’une partie des excédents de l’Unedic. Ce que ne dit pas le document de cadrage, c’est si, dans un contexte où le gouvernement a demandé des économies à tous les ministères, il maintiendra son niveau de participation au financement de Pôle emploi.

Autre destinataire des subsides non versés aux chômeurs : France compétence, dont 64 % à 72 % des ressources financent l’apprentissage, cheval de bataille d’Emmanuel Macron, qui a promis un million de contrats d’apprentissage par an. Et qui, pour se faire, arrose largement les entreprises d’argent public. (...)

Une option rejetée par l’ensemble des syndicats de salariés qui préféreraient redonner des droits aux demandeurs d’emploi. Ou au moins, accélérer le désendettement de l’Unedic, pour pouvoir faire face à une dégradation de la situation de l’emploi. (...)

Avec un tel cadrage étatique, il semble improbable qu’un accord intervienne entre syndicats et organisations patronales. (...)