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Le Monde
Au « Canard enchaîné », une cellule syndicale jette un pavé dans la mare
Article mis en ligne le 28 avril 2022
dernière modification le 27 avril 2022

Au « Canard enchaîné », une cellule syndicale jette un pavé dans la mare

La moitié des journalistes en CDI ont pris leur carte au SNJ-CGT, au grand dam de leur direction, pour qui cela heurterait la culture d’indépendance de l’hebdomadaire satirique.

« Il se passe des choses au Canard qui feraient un bon article dans Le Canard. » Depuis fin décembre 2021, raconte Christophe Nobili, une fièvre inédite a gagné le Palmipède. Nulle grippe aviaire à l’horizon, mais la création par le journaliste d’une cellule syndicale, vite rejointe par une quinzaine de personnes, dont onze salariés en contrat à durée indéterminée (CDI). Du jamais-vu, dans cette rédaction qui compte vingt-deux journalistes et une dizaine de cadres et d’employés en CDI, auxquels s’ajoutent une dizaine de collaborateurs qui cumulent cet emploi avec leur retraite, ainsi qu’une myriade d’autres plus ou moins réguliers. Au final : 49,45 équivalents temps plein (ETP), selon le comptage établi en vue de la création d’un conseil social et économique (CSE), et du vote prévu le 11 mai à ce sujet.

La bataille pour rester sous la barre des cinquante salariés, synonyme de moyens et de droits supplémentaires pour l’instance, a été « homérique », selon un témoin. « Il y a une législation, je l’applique », réfute Nicolas Brimo, le directeur du « journal satirique paraissant le mercredi », blessé par cette suspicion de mauvaise volonté. (...)

« La direction vit cette cellule comme une déclaration de guerre, assure l’un des nouveaux syndiqués. On dirait qu’on a commis un crime de lèse-majesté. »

Non seulement elle heurterait la culture d’indépendance du Volatile envers toute obédience, mais l’étiquette choisie par les encartés a du mal à passer. « Le SNJ-CGT, ça nous rapproche du Syndicat du livre, c’est sympa », ironise, aigre-doux, le président des Editions Maréchal, Michel Gaillard. Le SNJ-CGT a beau n’avoir rien à voir avec le syndicat historique des ouvriers de la presse (contrairement à Info’com-CGT et le SGLCE), réputé pour ses coups de force, son existence fait l’effet d’un chiffon rouge au 173, rue Saint-Honoré, dans le 1er arrondissement parisien. (...)