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Au Guatemala, une compagnie pétrolière franco-britannique détruit une région naturelle protégée
Article mis en ligne le 2 juin 2014
dernière modification le 30 mai 2014

Dans la région du Péten, au nord du Guatemala, la compagnie pétrolière franco-britannique Perenco exploite des puits de pétrole dans une zone protégée et reconnue pour la richesse de sa biodiversité. Une activité qui menace aussi les populations rurales indigènes.

Juan Antonio Nasarro Lopez pointe du doigt la région du Péten située au nord du pays, près de la frontière avec le Mexique, sur la carte du Guatemala accrochée au mur. « Depuis sept ans, j’habite à Nueva Vista Hermosa, à 150 km du Parc national Laguna del Tigre, explique cet homme de 43 ans au visage émacié, barré d’une moustache et au corps sec. Notre communauté comprend trois cents familles. Nous sommes tous de petits agriculteurs qui tentons de survivre en cultivant du maïs et des haricots sur de maigres lopins de terre ».(...)

Des pollutions qui mettent en danger les habitants

« Pendant plusieurs mois, nous n’avons pas eu d’eau, assure Maria. Puis nous avons constaté que des réserves alentours étaient contaminées, car Perenco utilise l’eau pour refroidir ses infrastructures puis la rejette polluée dans la nature. » (...)

L’armée gouvernementale protège l’entreprise contre les habitants

Un autre « fléau » inquiète aujourd’hui les populations indigènes et paysannes du Péten. Depuis la prolongation du contrat, la présence de l’armée s’est renforcée dans la région grâce à... Perenco qui finance quelque deux cent cinquante militaires installés dans le Parc national Laguna del Tigre.

« En 2010, un accord a été signé entre la compagnie pétrolière et l’État, indique Amandine. Il prévoit une contribution de 0,30 dollar par baril produit pour financer le “Bataillon vert“ dont la mission officielle est de protéger les richesses environnementales du Parc national Laguna del Tigre et de lutter contre le trafic de drogue très important dans cette région frontalière. »

Mais depuis trois ans, les habitants du Péten dénoncent le comportement d’une armée plus soucieuse de protéger les intérêts de la compagnie pétrolière que de lutter contre le narcotrafic, et qui n’hésite pas à violer le droit de libre circulation. (...)