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Basta !
Au cœur de ruelles médiévales, des habitants rénovent un lieu hors du commun pour vivre autrement
Article mis en ligne le 6 mai 2015
dernière modification le 30 avril 2015

Habiter autrement les centres des petites villes, accéder à la propriété quand on n’a pas de très gros moyens, vivre sans voiture et partager les problèmes : c’est l’aventure dans laquelle s’est lancé un collectif à Auch. Avec un projet de réhabilitation hors du commun : un important corps de bâtiments sur 3000 m² de terrain, réparti sur 7 niveaux, enclavé en plein centre-ville, accessible essentiellement par des escaliers sinueux. Ici on partage beaucoup – travaux, réflexions, espaces communs à rénover.

La topographie particulière du terrain, le choix d’un collectif démocratique, la mixité sociale, en font une expérience assez unique, qui tâtonne encore mais veut s’inscrire dans la durée. Et qui, pour l’instant, essuie les plâtres, au propre comme au figuré. Rencontre. (...)

Ce lieu incroyable, c’est un ancien institut médico-éducatif (IME), en vente depuis 7 ans : 3000 m² de foncier dont 1800 m² habitables, répartis sur 5 niveaux en terrasses, avec une vue imprenable sur la rivière qui roule ses eaux boueuses des dernières pluies en contrebas, la ville qui ondule sur ses collines et même la barre bleue des Pyrénées, au loin, quand il fait beau. Le tout à un jet de caillou de la cathédrale, de la mairie, des commerces, du collège, de tout ce qui fait l’attrait d’une petite ville de province. (...)

Un projet démocratique et intergénérationnel, avec une grande mixité sociale

Pour comprendre le fonctionnement de cet endroit, il faut parler avec Manu. Instituteur militant, il ne s’est jamais imaginé propriétaire : trop cher, trop lourd, pas pour lui. Mais voilà, il y a la magie du lieu, l’enthousiasme de ses amis Sylvie et Fred, et la possibilité de construire un projet d’habitat partagé compatible avec ses valeurs profondes et ses petits moyens. C’est lui qui a rédigé la charte qui doit permettre à tous les résidents de vivre en bonne harmonie. (...)

nous ne voulions pas d’une simple copropriété. Il y a donc des communs.

Nous voulions un projet démocratique, ouvert, intergénérationnel, avec une grande mixité de classes sociales. Nous voulions surtout en profiter pour permettre à des personnes modestes d’accéder à la propriété. Toutes les décisions sont prises par consensus. Nous avons aussi intégré des propriétaires bailleurs en plus des propriétaires habitants pour améliorer encore la mixité sociale. » (...)

Dans le collectif, on part du principe que tout le monde est égal. Donc, nous avons aussi décidé que les enfants qui le souhaitent participent également au collectif. »

 Tu veux dire qu’un enfant a le pouvoir de bloquer le consensus sur l’usage des communs ?

« Oui, c’est l’idée. Jusqu’à présent, nous sommes toujours parvenus au consensus, même si cela nous prend pas mal de temps et n’est pas facile tous les jours. Appartenir au collectif permet de décider de l’usage des communs et d’y accéder. Nous comptons y installer un garage à vélos, un congélateur collectif et probablement une sorte de salle des fêtes commune. Appartenir au collectif signifie également participer aux corvées sur les communs, exactement comme aujourd’hui où nous sommes tous réunis pour élaguer et évacuer le figuier qui a poussé contre le mur de la salle commune, remplir les tranchées de la terrasse et surtout démonter l’escalier métallique du bloc. »

 Mais si vous n’arrivez pas au consensus, comment ça se passe ?

« Ce sont les règles standards de la copropriété qui prennent le relai, avec décision à la majorité (un lot = une voix). Mais jusqu’à présent, nous avons réussi à faire autrement. (...)