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Anticor
Audition à l’Assemblée Nationale : Anticor dénonce des obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire. - Anticor
Article mis en ligne le 25 mai 2020
dernière modification le 24 mai 2020

Conviés le 20 mai 2020 par la Commission d’enquête parlementaire sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, les représentants d’Anticor, Elise Van Beneden, présidente et Eric Alt, vice-président, après avoir prêté serment de dire toute la vérité, ont insisté sur les points suivants :

L’enquête administrative : une procédure instrumentalisée par la ministre de la justice.

Eric Alt a démontré l’inconsistance des griefs qui fondaient l’enquête disciplinaire demandée par la ministre à son encontre en juillet 2019. D’une part, il ne pouvait lui être reproché d’avoir confirmé la plainte d’Anticor dans l’affaire Ferrand : l’impartialité est une obligation du juge ou de la juridiction qui reçoit la plainte et non du plaignant. La Cour de cassation a, en tout état de cause, écarté ce risque d’impartialité par un arrêt rendu dans l’affaire Balkany jugeant que l’appartenance au même Tribunal, sans autre éléments, était insuffisant à démontrer un risque pour l’impartialité du magistrat.

D’autre part, il ne pouvait être reproché à M. Alt d’avoir tenu des propos sévères sur les services de l’Etat, qui avaient refusé d’accueillir la plainte d’agriculteurs corses concernant les fraudes aux primes agricoles. Cette intervention publique, qui relève de la liberté d’expression des magistrats, prenait place dans un contexte de dégradation de l’Etat de droit dans l’Ile.

La Présidente de la Cour d’appel avait d’ailleurs considéré, au regard des circonstances, qu’il n’y avait pas matière à poursuite disciplinaire et qu’aucune faute déontologique n’avait été commise. De même, une note de la direction des services judiciaires alertait la ministre de l’inanité de cette procédure.

Le Groupe d’États contre la corruption du Conseil de l’Europe dans son rapport d’évaluation de 2014 sur la France relevait « qu’au vu de la pratique des mécanismes disciplinaires ces dernières années et du risque d’instrumentalisation des dispositifs afin d’exercer des pressions indues sur des juges du siège ou des juges d’instruction, la procédure disciplinaire pour les juges devrait être la prérogative exclusive du Conseil supérieur de la magistrature », proposition qu’Anticor soutient.

Des éléments permettant de soupçonner des immixtions illégitimes dans l’affaire Kohler. (...)