
Elle aura dû attendre 21 ans, une éternité. L’opposante birmane Aung San Suu Kyi prononce samedi à Oslo son discours d’acceptation du prix Nobel de la Paix qui lui a été décerné en 1991 pour sa lutte en faveur de la liberté dans son pays, mais que la junte lui avait empêché de venir recevoir en personne.
Lorsque le prix Nobel lui avait été accordé en 1991, la "Dame de Rangoun" avait renoncé à venir le chercher de peur d’être ensuite contrainte à l’exil. Elle était devenue un symbole mondial de l’opposition non-violente.
Pour sa première tournée européenne depuis 24 ans, occidentaux et exilés birmans lui rendent hommage. Après la Suisse et la Norvège, elle a prévu de se rendre en Grande-Bretagne, en Irlande et en France. (...)
Le Président Thein Sein, ancien général, a libéré des centaines de prisonniers politiques, réintégré le parti de Mme Suu Kyi dans le jeu politique du pays et signé des cessez-le-feu avec la plupart des groupes ethniques rebelles, entraînant l’Occident à progressivement lever les sanctions frappant la Birmanie.
A son arrivée à Oslo vendredi, la lauréate du Nobel de la Paix 1991 a pourtant appelé à la prudence. Le voyage de la "Dame de Rangoon" intervient en effet alors que des violences communautaires ravagent la Birmanie. Elles auraient fait 50 morts depuis le 28 mai selon la presse d’Etat. (...)