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Aux Semaines sociales, la philosophe Sylviane Agacinski fait un tabac
Article mis en ligne le 26 novembre 2012

Au cours de la deuxième journée de la 87e Semaines sociale consacré au thème « Hommes et femmes, la nouvelle donne », les prises de position de la philosophe Sylviane Agacinski, s’opposant à la possibilité de procréation médicalement assistée pour les couples de même sexe, ont été très vivement applaudies samedi 24 novembre.

(...) la philosophe a montré combien la théorie du genre, qui fait de la différence sexuelle une construction culturelle -et en particulier la théorie « queer » (étrange en anglais, en opposition à « straight » signifiant normal), plus radicale encore-, ne se fonde plus sur la différence des sexes mais sur celle des sexualités.

« Il s’agit de promouvoir la différence entre hétérosexualité et homosexualité, comme si cette différence était pertinente et comme si la norme hétérosexuelle devait s’effacer », a-t-elle déclaré.

Tout en reconnaissant que cette norme hétérosexuelle « pèse souvent sur ceux qui ne peuvent la vivre », Sylviane Agacinski a rappelé que le fait que certains ne puissent pas désirer l’autre sexe prouve bien que les sexes ne sont pas « interchangeables ».
La fiction de la conception désexualisée

Mais c’est surtout lorsqu’elle a clairement mis en garde contre les conséquences des procréations par insémination au sein des couples de femmes que Sylviane Agacinski a été le plus vigoureusement plesbiscitée.

Selon elle, de telles inséminations non seulement imposent « une fiction de conception désexualisée qui n’est pas vraisemblable », mais, de plus, « risque d’imposer le droit d’occulter l’autre sexe dans la conception de ces enfants et de les empêcher d’avoir accès à leur origine réelle ». Ce qui l’a amené à prendre la défense des enfants à naître qui « ne sont pas représentés politiquement mais dont nous devons défendre les droits en commençant par ne pas les mettre intentionnellement dans des situations particulièrement complexes ».

Quant à la gestation pour autrui -qui pourrait être revendiquée par des couples d’hommes-, la philosophe a souligné qu’être enceinte n’est pas une fonction mais un état : « transformer la gestation en travail rémunéré ou indemnisé, c’est déshumaniser la maternité et faire de l’enfant une marchandise qui devient un produit fini, livré à sa sortie de fabrication ».

Une manière aussi d’interroger cette recherche technico-scientifique effrénée, en vue d’une puissance et d’une domination sur la nature toujours plus grande. (...)