
Depuis des générations, le principe de l’égalité professionnelle est affirmé. Mais dans les faits, les femmes ne gagnent toujours pas autant que les hommes.
Le mouvement de rapprochement des salaires entre les hommes et les femmes, engagé à partir de 1960, semble s’être arrêté en 1990. A tel point que, encore aujourd’hui et bien que le préambule de la Constitution de 1946 rappelle que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme », des députés se sentent obligés de déposer des propositions de loi pour consacrer l’égalité salariale hommes/femmes dans la Constitution.
C’est dire si la parité semble encore inaccessible. Alors, les candidats à l’élection présidentielle se saisissent tous du dossier, sans exception. Mais force est de constater, au regard des politiques menées jusqu’à ce jour, leur impuissance à dépasser le stade des promesses. (...)
Tous temps de travail confondus, c’est-à-dire pour ce qui intéresse les femmes dans leur vie quotidienne, l’écart atteint jusqu’à 27%. Et à poste, statut et expérience identiques, c’est-à-dire sans aucune différence qui le justifie, un écart de 10% semble totalement incompressible.
Aucun doute : les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant le travail bien que celles-ci-représentent 41% du nombre des travailleurs. Et bien que les écarts de rémunération alimentent régulièrement la chronique, ils ont peu évolué au cours des dernières années : « ils étaient du même ordre en 2002 et 2006 » qu’en 2009, note le ministère du Travail dans plusieurs études de la Dares de mars 2012. (...)
le travail à temps partiel est un facteur aggravant des écarts de rémunération. Il concerne 31% des femmes, contre 7% des hommes.
Ce n’est pas le seul élément de différenciation. Les hommes sont aussi plus nombreux à percevoir une rémunération pour heures supplémentaires (53% pour eux, contre 37% pour elles), à toucher des primes de performances (33% contre 28%), à bénéficier de primes liées à des contraintes de poste pour astreintes, pénibilité, risque (30% contre 16%). Ce qui explique que, partant d’un écart de 15% du salaire horaire, on parvienne à 25% en salaire net mensuel.
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L’univers des cadres est le moins égalitaire.
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Le corps social n’a toujours pas tordu le cou à une perception machiste du travail à cause du rôle de la femme à l’intérieur du foyer qui la rendrait moins disponible à l’extérieur pour ses activités professionnelles, et à cause des interruptions de carrière liées à la maternité.
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