
BLOOM attaque aujourd’hui (7 octobre 2022) devant le Conseil d’État un décret antiécologique du gouvernement Macron amoindrissant la protection de l’océan. BLOOM publie simultanément une étude exclusive révélant l’intensité des activités de pêche industrielle dans les aires marines, qui sont de fait tout sauf « protégées ».
Après quatre mois d’attente et en l’absence de réponse donnée par le gouvernement au recours gracieux déposé par BLOOM le 8 juin dernier, BLOOM a décidé d’attaquer devant le Conseil d’État le décret paru le 12 avril au Journal officiel1 faisant peser une grave menace sur l’océan et les écosystèmes marins. Sous des apparences techniques, le texte amoindrit dramatiquement la protection des « aires marines protégées ».
BLOOM publie également aujourd’hui même une étude inédite prouvant qu’en France, les aires marines dites « protégées » (AMP) ne le sont pas du tout. La recherche de BLOOM, menée par Paco Lefrançois à partir des données satellite des navires de pêche2, révèle qu’en 2021, la pêche industrielle passe près de la moitié de son temps (plus de 47%) à pêcher dans des aires marines supposément « protégées ».
La période d’analyse allant du 1er janvier 2015 au 31 juillet 2022 révèle que les navires industriels passent désormais autant de temps dans les aires marines dites « protégées » que dans les eaux qui ne le sont pas. Car en France, il est parfaitement possible d’extraire des ressources ou de pêcher avec des engins tractés qui raclent les fonds marins comme le chalutage de fond ou la senne démersale dans les aires marines dites « protégées ».
Les aires marines « protégées » promues en exemple par la France, comme le parc marin de la Mer d’Iroise, sont totalement inefficaces pour protéger le milieu marin.
En 2021, la pêche industrielle a consacré près de la moitié de son temps (plus de 47%), à pêcher dans les aires marines « protégées » de France métropolitaine. Véritables bombes climatiques et menaces pour la biodiversité, les techniques de pêche qui raclent les fonds marins ne sont pas en reste : pour la seule année 2021, les chalutiers ont sévi quelques 274 000 heures dans ces aires marines faussement protégées mais véritables « parcs de papier ».
Alors que l’Union internationale de la nature (UICN) a clarifié que toutes les activités industrielles devaient être interdites d’une aire marine pour que celle-ci puisse être appelée « protégée »3, le gouvernement Macron n’a pas trouvé mieux que de publier un décret donnant un blanc-seing aux activités destructrices au sein des zones de « protection forte » qui devraient, par définition, être les plus protégées des zones protégées.
En effet, le décret du 12 avril propose de labelliser comme « zones de protection forte » des aires marines dans lesquelles aucune activité industrielle n’est formellement interdite. Autrement dit, ce décret « blanchit » les activités destructrices dans les zones de « protection forte », alors que celles-ci devraient interdire toute activité humaine, pas seulement les plus destructrices.
Notons que la communauté internationale s’est accordée sur le fait que toute « aire marine protégée » devait interdire les activités et infrastructures industrielles (dont le chalutage, les extractions de ressources etc.) et qu’au sein des aires marines protégées pouvaient exister différents niveaux de protection dont la « protection stricte » ou « no-take » en anglais qui interdisait tout prélèvement humain, même les pêches artisanales de moins de 12 mètres.
Ce sont évidemment ces zones de protection stricte « no-take » qui fournissent une restauration spectaculaire des écosystèmes marins et les plus grands bénéfices écologiques, climatiques et socio-économiques, en permettant aux stocks de poissons, et donc aux pêcheries avoisinantes, de se reconstituer.
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