
(...) À toutes les époques, le plus grand des truands a toujours eu des concurrents qui voulaient sa peau. Le pire ennemi du bandit a toujours été un autre bandit ! Aujourd’hui, dans un contexte de crise et de misère, d’économie de survie, il y a davantage de réseaux, et donc davantage de concurrence. Et cette concurrence se règle souvent à l’arme à feu. Comme avant. Au passage, à la différence des vols et des cambriolages, ces règlements de comptes n’affectent pas le quotidien des Marseillais.
Je trouve navrant que l’on fasse semblant, tous les deux mois, de découvrir et de s’horrifier d’une situation archi connue, et qui se répète depuis très longtemps. Faire intervenir l’armée ? Et après ? Pendant combien de temps ? Une semaine, un mois, un an ? C’est une réaction émotionnelle et un aveu d’impuissance. À quoi cela servirait-il ? À rendre les choses moins visibles, c’est tout. (...)
Seule la police judiciaire, qui travaille dans l’ombre, en faisant un travail de fond, peut contribuer à résoudre le problème. Elle seule s’attaque à des filières entières et pas seulement à quelques revendeurs de rue. C’est la seule méthode pour lutter efficacement et durablement contre le trafic. (...)
Après, l’autre donnée fondamentale est socio-économique. Tant qu’il y aura le même niveau d’échec scolaire et de chômage des jeunes dans certains quartiers à Marseille, comme ailleurs en France, il ne faudra pas faire semblant de s’étonner qu’une partie de ces jeunes en situation d’exclusion soient tentés par la délinquance.