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Banlieues, les associations en panne
Article mis en ligne le 20 août 2013

En dix ans, le nombre d’associations intervenant dans les quartiers populaires a été divisé par deux, notamment à cause de la baisse des subventions publiques.

L’affaiblissement de ce tissu associatif risque de fragiliser l’intégration de populations déjà marginalisées.

L’année dernière, à Besançon, l’association Humanis a cessé toute activité. Finies les rencontres intergénérationnelles entre les jeunes et les autres habitants du quartier pour apprendre à vivre ensemble. Finis aussi les émissions de radio associative, les engagements dans la lutte contre le racisme et pour la mixité au travail, la participation au carnaval de la capitale comtoise ou encore les rencontres avec les footballeurs du club de Sochaux. Si Humanis n’a pas officiellement mis la clé sous la porte, faute de subventions, elle n’existe plus que sur le papier.
Des subventions qui baissent pour combler le déficit

Des exemples comme celui-ci, Samuel Thomas pourrait en donner des dizaines. Depuis dix ans, le président de la Fédération nationale des maisons des potes (FNMP), un réseau d’associations œuvrant dans les quartiers populaires, voit ces structures s’enliser dans les problèmes financiers et disparaître. « Il n’y a jamais eu d’âge d’or pour les associations dans les quartiers, explique-t-il. Mais alors que dans les années 1990, des subventions avaient été mises en place pour encourager des actions collectives, la décennie suivante leur a été fatale. » En 2002, un rapport remis à la Cour des Comptes dénombrait ainsi 15 000 associations subventionnées dans les quartiers. Elles n’étaient plus que 10 000 en 2009 et 7 000 trois ans plus tard. « Une vraie baisse, confirme Naïma Charaï, présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE). Cela coïncide avec le fait que, depuis 2009, le budget de l’ACSE destiné à ces organismes a baissé de 30 %. » (...)

« Il faut qu’en banlieue on se sente aussi en France »

« Il faut du concret pour aider les banlieues, pas seulement qu’on ravale les façades tous les dix ans. Il y a un travail à faire sur la formation et l’emploi, qui devrait passer par la création d’un secrétariat d’état à la diversité et à l’égalité des chances. Pour être efficace, celui-ci devrait dépendre du ministère du travail. Un espoir était né à la suite de la victoire de François Hollande, mais il a renoncé à ce projet, tout comme à donner le droit de vote aux étrangers. Il faut qu’en banlieue on se sente aussi en France. Pour cela, il faut réduire les inégalités (...)

Aux Mureaux, les membres du Rocher vivent dans la cité « pour la comprendre »

L’association Le Rocher propose à des jeunes qui n’ont pas grandi dans des quartiers défavorisés de venir s’y installer le temps d’une année. Les volontaires se font connaître en organisant des jeux dans la rue et en rendant visite aux familles. Petit à petit, ils orientent les enfants des cités vers du soutien scolaire.

Assise au pied des tours grises, Fatou, 8 ans, s’applique à ne pas rater son coloriage. Autour d’elle, une quinzaine d’enfants terminent un jeu de balle au prisonnier, vite rejoints par d’autres enfants du quartier des Musiciens. Situé au cœur des Mureaux, l’endroit a mauvaise réputation, au point d’avoir été désigné « pire cité des Yvelines ». Mais cela ne semble pas assombrir l’après-midi des volontaires de l’association Le Rocher, qui, au milieu des barres HLM, ont posé des plots, distribué des ballons et des crayons (...)

Les différents plans banlieue

1977 : premier plan banlieue « habitat et vie sociale » dans 53 banlieues.1981 : instauration des ZEP (zones d’éducation prioritaire).1996 : « plan Marshall » ou « pacte de relance pour la ville » qui institue les ZUS (zones urbaines sensibles), les ZFU (zones franches urbaines) et les ZRU (zones de redynamisation urbaine).1997 : création d’une police de proximité.1999 : premier plan Jospin « de rénovation urbaine et de solidarité ».2001 : second plan Jospin pour la rénovation urbaine et l’amélioration de la qualité de vie.2000 : loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (...)

La loterie nationale britannique finance les associations

En neuf ans, l’organisation publique Big Lottery Fund a financé plus de 130 000 projets touchant à la santé, l’éducation et l’environnement et pour l’équivalent de 7 milliards d’euros.

En Grande-Bretagne, tout le monde (ou presque) participe au financement des good causes (« bonnes causes »). Cela se fait par l’intermédiaire de Big Lottery Fund, une fondation qui redistribue l’argent récupéré par la vente de tickets de la loterie nationale aux associations et ONG. Par un geste simple, coûtant peu aux particuliers et mobilisant l’ensemble de la société, la National Lottery a permis le financement de 130 000 projets caritatifs pour près de 7 milliards d’euros depuis la création du Big Lottery Fund en 2004. (...)