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Le Monde
Biélorussie : Svetlana Tsikhanovskaïa à Paris pour remobiliser les soutiens
Article mis en ligne le 17 septembre 2021
dernière modification le 16 septembre 2021

La représentante de l’opposition biélorusse, en visite du 15 au 17 septembre, demande à l’Union européenne de maintenir la pression sur le régime Loukachenko et d’aider la société civile.

La première fois qu’elle est venue à Paris, c’était en 2014, avec son mari, Sergueï Tsikhanovski, pour leur dixième anniversaire de mariage – « un voyage romantique ». Sept ans plus tard, Svetlana Tsikhanovskaïa est de retour, mais seule : le blogueur biélorusse croupit en prison pour avoir voulu se porter candidat au scrutin présidentiel du 9 août 2020, face à Alexandre Loukachenko dont la réélection frauduleuse a déclenché un mouvement de protestation sans précédent, brutalement réprimé.

Candidate à sa place puis forcée à quitter le pays avec leurs enfants après l’élection qu’elle a très vraisemblablement gagnée, cette ancienne professeure d’anglais a troqué sa vie de mère de famille au foyer contre celle de leader de l’opposition biélorusse en exil. Depuis plus d’un an, elle parcourt le monde démocratique, depuis sa base de Vilnius, en Lituanie, pour rallier des soutiens et maintenir la pression sur le régime de Loukachenko. (...)

Cette fois, du 15 au 17 septembre, c’est Paris. Entourée de quelques conseillers, elle sait qu’il faut raviver la flamme, remobiliser. En Biélorussie, la répression se poursuit, féroce, dissuasive, contre la société civile : le temps des manifestations est révolu. La résistance s’organise autrement, souterrainement, notamment dans le cyberespace ; mais la lassitude gagne du terrain et la peur est omniprésente.

Comme les Ukrainiens qui redoutent qu’on abandonne la Crimée avec le temps, Svetlana Tsikhanovskaïa voit les médias se désintéresser de son pays et craint l’oubli. (...)

Ces chiffres sont placardés sur les murs de l’exposition « Si près, si proche : Bélarus, un an de lutte vue par les photojournalistes » à la Maison des journalistes à Paris : 210 250 exilés depuis un an, 649 prisonniers politiques, 33 000 personnes incarcérées pour des raisons politiques, 54 médias indépendants fermés ou interdits, 26 journalistes emprisonnés, plus de 50 ONG ou associations fermées. La machine répressive tourne à plein régime. Maria Kolesnikova, qui avait fait campagne au côté de Svetlana Tsikhanovskaïa, vient d’être condamnée à onze ans de prison, l’avocat Maxim Znak à dix ans. (...)