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Rue 89
Brésil : la vérité mais pas la justice pour Dilma Rousseff, présidente torturée
Article mis en ligne le 9 août 2012
dernière modification le 6 août 2012

Dans un long article publié samedi, le New York Times se penche sur un processus douloureux lancé depuis trois mois au Brésil : l’examen des crimes de la dictature (1964-1985), pendant laquelle 9 000 personnes ont été emprisonnées et torturées, 400 tuées ou portées disparues.

« Des responsables militaires à la retraite, parmi lesquels Mauricio Lopes Lima, 76 ans, ancien lieutenant-colonel, [...] ont remis en question le lien entre l’armée et les violences.

Les groupes de défense des droits humains, quant à eux, traquent M. Lopes Lima et d’autres tortionnaires présumés, en encerclant leurs domiciles dans tout le Brésil. “Un bourreau de la dictature vit ici”, ont-ils récemment écrit à la peinture rouge dans l’entrée de son appartement à Guaruja. »

L’actuelle présidente du pays, Dilma Rousseff, a subi la répression de plein fouet. Et Mauricio Lopes Lima serait justement son tortionnaire. (...)

« Nous tentons de reconstituer la chaîne de commandement qui a conduit aux décisions de tuer et de torturer », a avancé Paulo Sergio Pinheiro, l’un de ses responsables. La commission dispose d’une grande latitude pour interroger les anciens prisonniers, les responsables militaires et les archives de la dictature.

Mais si la « commission vérité » doit faire la lumière sur les crimes de la dictature, elle n’est pas censée déboucher sur des poursuites judiciaires. Une loi d’amnistie votée en 1979 protège les anciens bourreaux de tout procès.

Malgré cette règle apparemment intangible, certains Brésiliens ne désespèrent pas de voir cette amnistie supprimée, comme cela s’est produit en Argentine et en Uruguay, deux pays voisins. Ils auraient ainsi une chance d’assister au procès de leurs tortionnaires.

Toujours délicates à mettre en place dans les anciennes dictatures, les commissions d’enquête réveillent les « fantômes » du pays.

En juillet, les bureaux de l’association « Tortura nunca màs » (plus jamais de torture) ont été cambriolés. Les voleurs ont emporté des archives sur les démarches psychologiques entreprises par les victimes de torture.

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