
Le prix du Stratège 2011 a été remis ce jeudi à Thierry Breton. Les Echos le récompensent pour avoir :
« Trois ans après son arrivée aux manettes d’Atos Origin, transformé la société de services informatiques. Outre l’amélioration de la rentabilité, il a insufflé une nouvelle ambition en annonçant fin 2010 le rachat de la branche informatique de Siemens, faisant de Atos un nouveau leader du secteur en Europe. »
Parmi ses métiers, note Les Echos, admiratifs, « chasseur de dettes ». Pour ne pas dire « cost killer » :
« Adepte de la méthode forte, il parle vrai pour mobiliser et sa première priorité est toujours de réduire les dépenses et de faire rentrer le cash. »
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pour réduire les coûts, Thierry Breton a une méthode qui permet des résultats à court terme. Mais à plus long terme ?
Sa méthode, c’est TOP, pour « Total operational performance ». Un programme que l’ancien professeur de mathématiques met en place partout où il passe.
C’est la traduction « bretonne » du « lean management » japonais : il s’agit d’éliminer tous les « gaspillages ». Le travail de chaque salarié est observé, mesuré, puis des axes d’amélioration définis pour éradiquer temps et gestes jugés inutiles. Mais également les « low performers », ceux qui font moins bien que la moyenne du service. (...)
Une technique qui produit surtout assez rapidement la panique dans les équipes. Atos Infogérance a été la première à tester en France les « vagues de lean », à un rythme soutenu entre juillet 2009 et octobre 2010.
A tel point que le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s’est inquiété pour la santé des salariés, et a demandé une expertise à un cabinet agréé par le ministère du Travail, Sécafi. Qui alerte :
-l’absentéisme explose pour atteindre 30% en mai 2010 ;
– les troubles du sommeil et les états réactionnels aigus (pleurs, etc.) sont en augmentation ;
– près de 300 employés, sur les 850 « leanés », prennent des substances psycho-actives au moment de l’enquête.
Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de France Télécom. (...)