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Futura-Sciences
COP 21 : un accord non contraignant... mais un accord tout de même
Article mis en ligne le 20 décembre 2015
dernière modification le 15 décembre 2015

La COP 21 s’est terminée sur l’annonce d’un véritable accord, qui a de quoi faire oublier l’échec patent de Copenhague en 2009. Des objectifs sont posés, des bilans réguliers sont prévus et un fonds d’aide est (presque) inscrit dans les décisions. Ce n’est bien sûr qu’un compromis : la promesse de limiter l’élévation des températures à seulement 2 °C ne pourra pas être tenue et l’accord n’est pas vraiment contraignant.

Contrairement à la réunion de Copenhague en 2009, les pays s’engagent vraiment à faire quelque chose, en l’occurrence à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre avec un objectif chiffré mais dans la mesure de leurs moyens et dans la limite du volontariat. Bref, le verre est à moitié vide et à moitié plein. Le texte doit maintenant être accepté par une majorité de pays (55 % d’entre eux au moins, représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre) à partir du 22 avril 2016 et, le cas échéant, prendra effet en 2020. Voici les points clés de cet accord. (...)

Rappelons que la température moyenne est déjà presqu’à + 1 °C par rapport au XIXe siècle et qu’une limitation à + 1,5 °C est impossible à obtenir. Ce chiffre figure dans l’accord parce qu’il était avancé par les pays les plus vulnérables, c’est-à-dire ceux qui souffriront le plus d’une élévation du niveau des océans. (...)

Comme le souligne le site gouvernemental dédié à la COP 21, la somme des contributions conduit à +3 °C environ : « En l’état, la trajectoire mondiale des émissions de GES dessinée par les contributions publiées nous situeraient en 2030 sur une trajectoire menant à environ 3 °C à la fin du siècle, comprise entre 2,7 et 3,5 °C. Le scénario du pire, avec un réchauffement proche des 4,5 voire 6 °C, qui correspond aux trajectoires actuelles d’émissions et jusqu’ici considéré par les scientifiques comme le plus probable, s’éloigne ». (...)

L’accord est-il contraignant ? C’était un sujet dur des négociations, notamment avec la position des États-Unis, qui y sont opposés. La réponse des experts de tous bords semble être « oui mais juste un peu ». Le point positif à retenir est une vraie transparence. Les contributions nationales seront examinées tous les cinq ans et éventuellement réévaluées. L’accord prenant effet en 2020, la première réunion de ce genre est programmée pour 2025, après un bilan réalisé en 2023. Un peu tard selon les ONG environnementalistes.

Aucune contrainte légale ne s’exerce vraiment sur les pays, lesquels ne subiront pas de sanctions s’ils ne respectent pas leurs engagements. (...)