
Depuis deux semaines, les dirigeants des pays riches annoncent les financements qu’ils sont prêts à engager pour lutter contre le changement climatique. Quelques nouveautés et beaucoup de recyclage : Reporterre fait le point.
« Les habitants d’Afrique, d’Asie du Sud, d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale et les habitants des petits États insulaires sont quinze fois plus susceptibles de mourir de catastrophes climatiques. Ces catastrophes déplacent trois fois plus de personnes que la guerre. Et la situation empire », a expliqué Antonio Guterres. La moitié des pays ne disposent pas de systèmes d’alerte précoce et encore moins d’un cadre réglementaire reliant les alertes précoces aux plans d’urgence. L’Union européenne a annoncé participer au projet à hauteur d’un milliard de dollars. (...)
L’Organisation mondiale météorologique (OMM) estime qu’il faudra 50 milliards pour financer l’adaptation. « Il n’y a pas de temps à perdre. Le nombre de catastrophes répertoriées a quintuplé. […] Cette tendance devrait se poursuivre », prévient l’organisation. (...)
28,5 milliards pour aider l’Afrique du Sud et l’Indonésie à sortir du charbon
En marge des négociations, de nouveaux types de partenariats se nouent. Après l’Afrique du Sud, le G20 et l’Indonésie ont signé un Jet-P (Just energy transition partnership, partenariat pour une juste transition énergétique). Les pays riches se sont engagés à aider ces deux nations à sortir du charbon. 20 et 8,5 milliards de dollars seront respectivement employés pour fermer les centrales à charbon, développer les énergies renouvelables et aider à la transition des travailleurs. Mais sur les 8,5 milliards promis à l’Afrique du Sud, seuls 3 % le seraient sous forme de dons, a dénoncé le site Climat home news. Pour Martha Torres Cunfaus, ces nouveaux partenariats sont encourageants mais révélateurs de l’inadaptation des modèles d’aide actuels.
Les 636 lobbyistes des énergies fossiles « ont bien travaillé »
Les lobbyistes du secteur des énergies fossiles étaient plus nombreux que les délégations des dix pays les plus touchés par le réchauffement climatique. Et « ils ont bien travaillé », a ironisé Nicolas Haeringer, de l’association 350.org, à quelques jours de la conclusion de l’accord final. (...)
En outre, le Climate Action Network a dénoncé le fait que « les pays du G20 et les principales banques de développement fournissent 55 milliards chaque année de financements publics pour les énergies fossiles contre 29 milliards pour les énergies renouvelables. Ça n’est vraiment pas cohérent avec les objectifs climatiques. » (...)